Entre mardi après-midi et mercredi matin, Xavier Bettel, Pierre Gramegna et Étienne Schneider dresseront un exhaustif portrait économique du Luxembourg. (Photo: archives paperJam)

Entre mardi après-midi et mercredi matin, Xavier Bettel, Pierre Gramegna et Étienne Schneider dresseront un exhaustif portrait économique du Luxembourg. (Photo: archives paperJam)

En moins de 24 heures, les députés luxembourgeois auront l’occasion d’entendre trois discours pour le moins importants dans le fonctionnement institutionnel du pays. Et il leur sera donné l’occasion d’échanger ensuite dans le cadre de débats que l’on devine déjà animés, avec une opposition chrétienne-sociale remontée comme jamais contre un gouvernement de coalition à qui elle n’épargne rien.

C’est le Premier ministre qui ouvrira le bal ce mardi, à 14h30, avec le traditionnel discours sur l’état de la Nation: exercice obligé pour chaque locataire de l’Hôtel de Bourgogne, souvent très attendu, mais généralement trop attendu. Car s’il s’agit, avant tout, de dresser l’état des lieux du pays à un instant donné, il n’est que rarement l’occasion de grandes annonces spectaculaires, ce qui suscite bien souvent de nombreux reproches de la part de l’opposition.

Après deux décennies de discours prononcés par Jean-Claude Juncker, les parlementaires – et les citoyens – ont découvert, en 2014, un tout nouveau style et un nouveau «contenu». L’exercice du jour ne devrait pas non plus donner lieu à des déclarations tonitruantes. Les grandes lignes de la réforme fiscale ayant déjà été annoncées, en deux étapes, Xavier Bettel aura certainement principalement à cœur de justifier le bien-fondé des décisions prises et des directions suivies. 

Recommandations à suivre

Mercredi matin, ensuite, à partir de 8h30, ce sera, tour à tour, Pierre Gramegna, ministre des Finances, et Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l'Économie, qui présenteront successivement le Programme de stabilité et de croissance (PSC) et le Programme national de réforme (PNR).

La présentation commune de ces deux programmes s’inscrit dans le cadre du «semestre européen». Il s’agit, pour le Luxembourg – comme pour tous les autres États membres de l’Union, de présenter ses plans budgétaires pour les trois années à venir.

Cet exercice repose sur les règles de gouvernance économique définies dans le pacte de stabilité et de croissance qui visent à empêcher l’apparition ou l’aggravation de difficultés budgétaires.

Il sera notamment intéressant de voir comment le Luxembourg se positionne par rapport aux trois recommandations adressées par le Conseil européen et pour lesquelles la Commission européenne avait signalé, il y a tout juste deux mois, que le pays avait accompli «des progrès limités». Ainsi, Bruxelles reprochait qu’aucun progrès n’avait été réalisé en ce qui concerne l’élargissement de l’assiette fiscale sur la consommation, la taxation récurrente des biens immobiliers et la fiscalité environnementale; que très peu d’avancées avaient étaient notées en vue de réduire les possibilités de retraite anticipée, alors que les passifs liés au vieillissement continuent de représenter un risque à long terme; et enfin qu’aucun progrès n’a été accompli en ce qui concerne la réforme du système de fixation des salaires afin que l’évolution des rémunérations reflète celle de la productivité.

Deux jours de débats

Des efforts supplémentaires étaient par ailleurs demandés en ce qui concerne les investissements dans la R&D, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et la réduction de la pauvreté.

Les débats suivant ces trois déclarations ministérielles commenceront dans la foulée: mercredi matin et après-midi, les députés auront l’occasion de commenter la politique générale et le volet «finances et budget». C’est aussi mercredi après-midi que se dérouleront les débats dits «sectoriels», qui se poursuivront jusque jeudi après-midi. Il y sera question des volets «économie et compétitivité», «cohésion sociale et bien-être», «développement durable» et «institutions et réforme de l’État».