Le joueur doit s'identifier à un pigeon et éviter les lampadaires.  (Photo: Carbon Fire Studio)

Le joueur doit s'identifier à un pigeon et éviter les lampadaires.  (Photo: Carbon Fire Studio)

Souvent positionné comme terre d'accueil des entreprises qui veulent étendre leurs activités en Europe, le Luxembourg entend aussi être le terreau fertile des start-up. Aux côtés des opérations de promotion, l'ambition peut être atteinte par des actions de terrain, simplement en suscitant les rencontres et contacts entre spécialistes et (jeunes) talents.

Ceci vaut aussi pour le gaming dont les créations sont souvent le fruit de l'imagination débordante de jeunes passionnés qui se retrouvent à mi-chemin entre la technologie – notamment mobile – et des univers originaux. Le «Barbecue Game Jam», organisé pour la première fois en août 2013 par le Technoport, semble en tout cas avoir rempli son ambition de stimuler la créativité durant une période donnée – 24 heures – pour concevoir un jeu vidéo «le tout autour d'un barbecue», comme le précisent les organisateurs.

À l'assaut des marchés américain et européen

C'est précisément durant cet événement que l'alchimie s'est opérée entre Jérôme Labbé et Rémy Pillot, deux jeunes geeks familiers du Luxembourg et motivés pour se lancer dans l'aventure du gaming au point d'avoir monté leur propre studio créatif en septembre 2014, de l'autre côté de la frontière française. Carbon Fire Studio a en effet servi de nid à leur premier jeu commercial: Frenchy Bird qui sera commercialisé sur la Wii U de Nintendo.

«Le joueur sera dans la peau d'un pigeon, dans les rues de Paris, devra éviter les lampadaires... », indique le pitch du jeu dont les scores pourront être partagés sur Miiverse, de quoi capitaliser sur l'effet de réseau via le support de Nintendo qui a compris l'intérêt de soutenir de jeunes créateurs. Les meilleurs joueurs de Frenchy Bird pourront aussi s'affronter dans un top 100 du classement mondial.

Le jeu est attendu pour la fin de l'année sur le marché nord-américain, et dans la foulée en Europe.

Maintenir le lien avec le Luxembourg

«Nous avons monté notre studio en tant qu'auto-entrepreneurs en France dans la foulée de notre rencontre, en espérant ouvrir rapidement une société au Luxembourg», déclare Jérôme Labbé.

Et l'entrepreneur âgé de 28 ans suggère de s'inspirer de ce type de structure pour faire en sorte que de nouveaux gamers, et plus précisément des créatifs, puissent s'implanter au Luxembourg. «Notre but est d'ouvrir un studio créatif au Luxembourg et pas juste une adresse.»

«Avancer par étape, réfléchir à ce que l'on veut faire, ne pas se sous-estimer», les quelques conseils délivrés par Jérôme Labbé aux participants de la deuxième session du Barbecue Game Jam d'août dernier seront certainement étoffés par un retour d'expérience lors de la première journée des Luxembourg Internet Days, le 17 novembre. Jérôme Labbé interviendra sur le thème «From game jammer to independent video game developer».