Shi Wenchao, président de China UnionPay, ici avec le ministre des Finances Pierre Gramegna, a décidé d’installer une filiale de son entreprise au Luxembourg pour s’attaquer au marché européen. (Photo: www.gouvernement.lu)

Shi Wenchao, président de China UnionPay, ici avec le ministre des Finances Pierre Gramegna, a décidé d’installer une filiale de son entreprise au Luxembourg pour s’attaquer au marché européen. (Photo: www.gouvernement.lu)

Deux de plus! Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, ne sera pas revenu bredouille de son voyage en Chine. Le leader chinois des paiements par carte China UnionPay a en effet décidé de venir créer au Luxembourg une filiale dans le but de développer son activité sur le marché européen. C’est du moins ce qui a été annoncé dans un communiqué vendredi soir, au terme de la mission financière luxembourgeoise dans l’empire du Milieu, qui avait commencé en début de semaine dernière. Mais où et quand China UnionPay s’implantera-t-il au Luxembourg? Le ministère a reconnu n’avoir pour l’instant «aucune autre information».

Un autre mastodonte des technologies financières, Ant Financial, le bras financier du géant du commerce en ligne Alibaba, a quant à lui fait part de son adhésion à l’initiative luxembourgeoise Infrachain. Créé en novembre 2016, ce groupe public-privé a pour but de développer une blockchain privée à travers un réseau européen de «nœuds» certifiés, et donc sûrs. Ant Financial est la seconde fintech étrangère à rallier Infrachain. Début septembre, la start-up américaine Cambridge Blockchain avait en effet déjà fait le choix de rejoindre l’initiative pour avoir un pied en Europe et s’attaquer à ce marché.

Le Luxembourg offre un environnement favorable pour les fintech chinoises.

Pierre Gramegna, ministre des Finances

Alors que la Luxembourg House of Finance (Lhoft) présentera demain les locaux où elle s’installera en 2018, la confirmation de l’arrivée de deux nouvelles fintech ne pouvait pas tomber plus à pic. D’autant plus que la Chine est beaucoup plus en avance dans ce secteur que l’Europe, et qu’elle peut apporter une vraie expertise pour l’écosystème financier luxembourgeois. Mais en s’installant dans le Grand-Duché, l’intérêt premier des entreprises chinoises est surtout de s’attaquer au marché luxembourgeois. Et le ministère l’a bien compris.

«Aujourd’hui, la fintech est en plein essor en Chine, et le Luxembourg offre un environnement favorable pour l’accueil des entreprises chinoises actives dans ce domaine, qui voudraient s’implanter sur le marché européen», a déclaré Pierre Gramegna, cité dans un communiqué.

Une «crédibilité» à faire valoir

China UnionPay n’est pas la première fintech à avoir choisi le Grand-Duché. Début septembre, c’est PingPong, qui développe des solutions de paiement en ligne entre les acteurs chinois du e-commerce et leurs clients européens, qui avait annoncé l’établissement de son siège européen au Luxembourg après avoir obtenu l’agrément nécessaire pour son activité. Comme pour China UnionPay, c’est lors d’une mission financière menée en Chine il y a un an que Pierre Gramegna avait noué les premiers contacts.

Et l’un comme l’autre constituent, pour les efforts de promotion économique du ministère des Finances, de précieux ambassadeurs qui seront sans aucun doute cités comme exemples de la «crédibilité» du pays comme hub européen de la fintech pour attirer d’autres acteurs.