Sécuriser le transport ferroviaire ne doit pas lui faire perde son âme et ses avantages par rapport à l'avion, indique François Bausch. (Photo: archives paperJam)

Sécuriser le transport ferroviaire ne doit pas lui faire perde son âme et ses avantages par rapport à l'avion, indique François Bausch. (Photo: archives paperJam)

Une semaine après les incidents survenus dans le train Thalys reliant Amsterdam à Paris, le ministre de l’Intérieur français avait souhaité réunir ses homologues de huit pays européens reliés par le rail.

Bernard Cazeneuve avait aussi convié les ministres des Transports de ces mêmes pays afin d’envisager les mesures nécessaires pour éviter qu’un train transportant 554 passagers comme ce fut le cas le 21 août dernier ne puisse être le terrain de jeu macabre d’un terroriste.

Le gouvernement luxembourgeois était représenté par le ministre de la Justice Félix Braz et François Bausch, pour le volet transports, tous deux représentant la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, actuellement exercée par le Grand-Duché.

Au sortir de cette réunion, plusieurs mesures ont été avancées, avec un fort accent sur le renforcement de la surveillance de gares et des trains internationaux, par exemple en recourant à des patrouilles mixtes à bord. Les ministres ont aussi plaidé pour plus de partage d’informations entre les services concernés, ainsi que le contrôle des bagages, lorsque l’opération est possible.

Une police des chemins de fer en réflexion

«Il nous semble évident que les entités de police doivent travailler ensemble au niveau européen pour prévenir de telles situations, indique François Bausch à Paperjam.lu.

Mais pour le Luxembourg, cette collaboration est un problème, car il n’existe pas de police des chemins de fer.

Les CFL disposent de dispositifs de caméra de surveillance – qui devraient être étendus d’ici deux ans à l’ensemble des gares – ainsi que de patrouilles de surveillance (non armées) dans les trains ou de gardiennage en gare centrale, mais pas de police en tant que telle.

«J’ai adressé une lettre à Étienne Schneider (en tant que ministre en charge de la Sécurité intérieure, NDLR) pour envisager l’introduction d’un corps de police des chemins de fer qui devrait être entièrement intégré dans la police», ajoute François Bausch. Il ne s’agirait donc pas d’agents des CFL, mais d’un personnel policier formé aux situations propres aux trains.

Des billets nominatifs qui font débat

Mais certaines mesures discutées samedi et figurant dans la déclaration commune post-réunion doivent encore être analysées quant à leur faisabilité, dont «l’évaluation des conséquences d’une généralisation des billets nominatifs pour les trains internationaux de longue distance.»

«Nous devons essayer d’utiliser toutes les possibilités dans l’espace Schengen, plutôt que de recourir à des billets nominatifs qui ouvriraient la porte à une autre manière de voir le transport ferroviaire», insiste François Bausch.

«La réglementation Schengen permet que l’on fasse des contrôles d’identité dans les gares, qu’on les fasse si une crainte ou un soupçon existe. Il faut davantage contrôler, mais croire que l’on pourra sécuriser le rail à 100% est une illusion.»

Ces propositions devront encore faire l’objet d’études avant le prochain conseil européen du 8 octobre qui se déroulera au Luxembourg. Le ministre Bausch y a suggéré que ces points soient à l’ordre du jour de la réunion organisée au Kirchberg.