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À peine balbutiante il y a encore quelques années, l’IT est devenue une force économique pour le pays. Aujourd’hui, le Luxembourg fait partie de la shortlist des entreprises internationales du milieu.

En 2005, l’implantation des datacenters se résumait à quelques intégrations privées au sein notamment de grandes banques de la Place. Depuis, le Grand-Duché est devenu une plate-forme d’excellence en termes de services d’hébergement de données. « Nous nous plaçons doré­navant en cinquième position sur le plan européen », s’enthousiasme Peter Sodermans, senior consultant à Luxembourg for Business – Proud to promote ICT. Ce développement important n’a été rendu possible que par un partenariat entre les différents organes du gouvernement. « Les datacenters sont un must have, une condition nécessaire pour attirer les entreprises étrangères sur notre territoire », rajoute Jean-Paul Zens, directeur du Service des Médias et des Communica­tions (ministère d’État).

À compter du deuxième trimestre 2012, le pays disposera de 20 datacenters d’une capacité totale de plus de 41.000 m2 en incluant l’eBRC RCE et le LuxConnect DC 2.1 (Bettembourg) dont les travaux sont en cours d’achèvement. Mais la surface disponible n’est pas tout, le gouvernement misant également sur la qualité, secteur financier et bancaire oblige ! « Le secteur financier a besoin d’un haut niveau de sécurité. C’est notamment pour cette raison que nous avons une majorité de datacenters de niveau 4, soit le plus haut niveau de sécurité disponible », précise Jean-Paul Zens. Il n’en reste pas moins que certaines infrastructures sont de niveau 1 ou 2 car nombre d’entre­prises n’avaient pas la nécessité, en raison de leurs activités, d’héberger leurs données dans des serveurs d’un très haut degré de sécurité. D’autant plus que les coûts d’hébergement sont liés à ces paramètres.
En parallèle à cette évolution technologique, le Grand-Duché a su se doter d’un cadre réglementaire adapté aux spécificités du monde IT et qui apporte une sécurité, mais juridique, cette fois.

De nouveaux axes de travail

La consommation d’énergie dans une mouvance de green IT est également une priorité du programme gouvernemental. « Le coût de fonctionnement d’un datacenter est pour 70 % lié à sa consommation d’énergie », précise Jean-Paul Zens, relayé par Peter Sodermans qui précise : « Nous avons fait de gros efforts pour minimiser la consommation. Aujourd’hui, nous atteignons un taux d’effi­cience de 1,35 kW d’énergie consommée pour 1kW d’énergie rendue, soit une efficacité qui rejoint les plus grands datacenters du monde. » Cela impacte également le coût des entreprises clientes et renforce l’attractivité du site luxembourgeois. Le dévelop­pement des infrastructures avance, en se préservant néanmoins de toute mégalomanie : « Nous n’avons pas vocation à construire de très gros datacenters. Le plus grand sur notre territoire fait à peine plus de 5.500 m2 quand, ailleurs, certains datacenters flirtent avec les 100.000 m2. En plus, le Luxembourg n’a pas l’espace disponible pour de telles surfaces », précise Jean-Paul Zens. Néanmoins, le gouvernement doit constamment anticiper les besoins, car « il ne faudrait pas qu’une entreprise veuille être hébergée ici et qu’il n’y ait pas assez d’espace libre », rajoute-t-il.
Le Grand-Duché tire évidemment parti de sa situation géographique, au cœur de l’Europe, que le gouvernement a su optimiser en connectant le pays aux autres centres européens, par le biais de fibres redondantes. La prochaine étape sera de combiner ce réseau de fibres au sol avec le satellite et de « relier le Luxembourg au monde », précise Jean-Paul Zens, notamment pour développer de nouvelles liaisons vers des pays émergents.

Le Luxembourg est ainsi destiné à se positionner comme une plate-forme d’excellence pour tout ce qui concerne les nouvelles technologies. « Pour cela, nous axons notre travail sur plusieurs priorités : attirer les industries des communications électroniques et des médias et devenir LE site de traitement des contenus, travailler à améliorer encore la sécurité et enfin attirer et former les professionnels IT de demain », conclut Jean-Paul Zens.
Sans oublier, bien sûr, le très haut débit, qui va se généraliser courant 2012…