Véronique de La Bachelerie: «L’échange automatique d’informations était indispensable.» (Photo: Blitz / archives)

Véronique de La Bachelerie: «L’échange automatique d’informations était indispensable.» (Photo: Blitz / archives)

Les résultats chiffrés ne seront dévoilés que dans quelques jours, mais les tendances de Société Générale Bank & Trust (SGBT) se placent sous des auspices encourageants, reflétant une stratégie locale imbriquée dans celle du groupe.

Ce dernier a récemment dévoilé son bulletin annuel. À 23,6 milliards d’euros, le produit net bancaire est en hausse de 5%. Au Luxembourg, une croissance à deux chiffres est attendue pour tous les métiers de SGBT.

La maîtrise des coûts dans une optique de rentabilité durable s’est aussi poursuivie à tous les échelons. Ces derniers ont baissé de 1,9% au niveau du groupe et sont annoncés comme stables pour SGBT.

Réussir une transformation digitale

«Parallèlement, la banque a investi dans ses systèmes informatiques pour quelque 25 millions d’euros en 2014, près du double de l’année précédente», déclare Véronique de La Bachelerie, CEO de SGBT. «Les succursales asiatiques de banque privée rattachées à la banque au Luxembourg ont été cédées et la banque a ainsi reçu 220 millions de dollars en espèces au titre de la cession du fonds de commerce à Hong Kong et à Singapour. Ceci nous permet de nous recentrer sur les activités de banque privée en Europe.»

Auréolée de différents prix qu’elle revendique, la banque qui emploie 1.200 personnes se positionne sur le terrain de l’innovation, à l’instar de l’offre en ligne Boursorama en France.

«Nous voulons profiter des possibilités offertes par le digital, qui nous amène à changer les relations avec nos clients», ajoute Véronique de La Bachelerie. «Le digital peut nous aider à cet égard, mais cela nécessite aussi un changement d’architecture. C’est un projet que nous partageons au niveau du groupe.»

Un rôle assumé au niveau du groupe

Dans un contexte de pression sur les marges et d’exigences accrues des clients, SGBT va continuer à jouer le rôle de hub pour la banque privée ainsi que l’offre en produits structurés au sein du groupe Société Générale actif dans 76 pays.

«Nous voulons continuer à marquer notre expertise internationale dans la gestion privée et le commercial banking que nous mettrons à disposition également dans d’autres pays du groupe», ajoute Véronique de La Bachelerie.

La clientèle fortunée et les entrepreneurs font partie des cibles de SGBT qui entend croiser conseil en financement, acquisition et banque d’investissement pour étoffer sa gamme de services. Sans oublier les produits d’assurance vie repris sous l’ombrelle Sogelife qui concernent aussi une clientèle d’expatriés.

Après avoir transféré des opérations de base autour de la titrisation en Inde et des activités de back-office en RH et finance à Bucarest pour rester compétitive, SGBT continue parallèlement de reconvertir ses effectifs concernés à Luxembourg vers des fonctions à valeur ajoutée dont certaines aussi sont prestées pour l’ensemble du groupe.

Défendre le drapeau luxembourgeois

Supportrice de la place financière, Véronique de La Bachelerie défend aussi le drapeau luxembourgeois au sein d’un groupe où le pays ne bénéficie pas toujours des meilleurs ratings sur base de la liste grise de l’OCDE d’où il n’est pas encore sorti.

«Tant pour la place de SGBT dans notre groupe que pour le secteur financier luxembourgeois dans son ensemble, l’échange automatique d’informations était indispensable», rappelle Véronique de La Bachelerie. «La révision des modalités de mise en place des rulings est aussi une mesure capitale. Il ne faut toutefois pas se tromper de cible et conserver les rulings, qui sont des instruments indispensables pour la sécurité fiscale.»

À l’instar de la dynamique de la société qu’elle dirige, la patronne plaide pour une Place qui se «concentre sur ses forces à valeur ajoutée». «Nous devons continuer à capitaliser sur nos atouts et notre expertise internationale et aller jusqu’au bout de notre positionnement en gestion privée dans des projets tels que la fondation patrimoniale ou l’ouverture de la Bourse à de nouvelles activités dans le contexte de Bâle III. Pour être les leaders, il faut être les premiers. Garder une agilité et une rapidité législative me paraît essentiel pour rester dans un ‘time to market’ adéquat.»

Entre stabilité, agilité et innovation, l’évolution de SGBT au Luxembourg restera collée à celle d’une place financière qui mise désormais pleinement sur une transparence que d’aucuns espèrent aussi bénéfique que le secret d’antan.