Le Mudam dévoile son nouveau programme pour l’année 2019, qui marque la première saison mise en place par Suzanne Cotter depuis sa prise de fonction. (Photo: Mike Zenari / archives)

Le Mudam dévoile son nouveau programme pour l’année 2019, qui marque la première saison mise en place par Suzanne Cotter depuis sa prise de fonction. (Photo: Mike Zenari / archives)

Conformément à ce qu’elle avait annoncé à son arrivée, Suzanne Cotter accorde une large place à la visibilité des œuvres de la collection du musée. Sans pour autant dédier des salles à un accrochage permanent, elle propose au public plusieurs rendez-vous au cours de la prochaine saison pour découvrir les œuvres de cette collection publique.

À partir du 19 janvier, les visiteurs pourront découvrir une nouvelle acquisition, avec la sculpture monumentale «Privileged Points» de Nairy Baghramian, qui sera présentée à la fois sur l’esplanade et dans le grand hall. 

Nairy Baghramian, Privileged Points, 2017

Nairy Baghramian, Privileged Points, 2017 (Photo: Thierry Bal)

La première exposition «Collection Mudam» s’articulera autour du médium photographique, avec «Figures sensibles» (31 janvier-1er septembre 2019), puis, un focus sera fait sur les artistes Vivian Suter (25 mai-29 septembre) et Suki Seokyeong Kang (31 août-février 2020). Une seconde exposition thématique s’articulera autour du thème «Le monde en mouvement» (14 septembre-mai 2020). 

À côté de ces expositions «patrimoniales», des expositions monographiques d’envergure sont organisées. On trouve un juste équilibre entre artistes locaux et internationaux, mais toutes ces nouvelles propositions se distinguent par des artistes qui sont fortement engagés dans leur approche artistique, avec des sujets touchant pour beaucoup à la politique ou aux questions sociales. 

Privilégiant des temporalités plus courtes et le croisement des disciplines, et donc des publics, le danseur et chorégraphe Adam Linder proposera une exposition expérimentale (6 février-3 mars) reposant sur une série de cinq performances chorégraphiques, intitulées «Full Service». 


Adam Linder Service No. 5: Dare to Keep Kids Off Naturalism, Kunsthalle Basel, 2017 (Photo: Nicolas Gysin / Kunsthalle Basel)

On trouvera trois grandes têtes d’affiche, avec, en premier lieu, la monographie consacrée à Bert Theis (6 avril-23 août 2019), projet encore initié par Enrico Lunghi, qui en est le commissaire. Il s’agit de la première exposition rétrospective de cet artiste luxembourgeois ayant travaillé entre Milan et Luxembourg.

Bert Theis, Potemkin Lock, Pavillon Luxembourgeois, 46e Biennale de Venise, 1995 (Photo: Wolfgang Träger)

Bert Theis, Potemkin Lock, Pavillon luxembourgeois, 46e Biennale de Venise, 1995 (Photo: Wolfgang Träger)

Un peu plus tard dans l’année (8 juin-15 septembre), ce sera la poétesse, écrivaine et artiste libanaise Etel Adnan qui sera à l’honneur. Une large sélection de ses peintures, dessins, tapisseries et leporellos sera mise en dialogue avec un ensemble d’œuvres de Paul Klee et d’autres figures majeures qui ont inspiré son travail.

La dernière partie de l’année sera l’occasion de mieux connaître le travail d’Anri Sala (12 octobre 2019-12 janvier 2020), à travers la présentation d’un ensemble d’œuvres récentes mis en espace selon le principe d’une partition musicale. 


Anri Sala, The Last Resort, 2017 (Photo: Pedro Greig)

Moins connue, mais non moins intéressante, le public pourra appréhender les créations de l’Allemande Jutta Koether dans son exposition «Tour de Madame» (16 février-12 mai), réalisée en collaboration avec le Museum Brandhorst à Munich. Cette exposition présentera plus d’une centaine de toiles réalisées entre 1983 et 2018, avec une nouvelle série de grands formats réalisés pour l’occasion.

Jutta Koether Starry Night II, 1988 (Crédit: Jutta Koether)

Jutta Koether, Starry Night II, 1988 (Crédit: Jutta Koether)

Programmée dans le cadre du Mois européen de la photographie, la jeune et engagée photographe américaine Latoya Ruby Frazier fera sans aucun doute partie des découvertes à faire cette année (27 avril-22 septembre). Elle développe une pratique documentaire à la fois personnelle et militante, en prise avec les réalités sociales, économiques et politiques des États-Unis.

Également américain, David Wojnarowicz est une des figures majeures de l’avant-garde new-yorkaise des années 1980. Le Mudam accueille son exposition rétrospective (octobre 2019-janvier 2020), qui circule actuellement en Europe et permet d’aborder des thèmes délicats, comme l’homosexualité, la maladie ou la mort. 


David Wojnarowicz, Untitled (Genet after Brassaï), 1979 (Photo: Carson Zullinger)