Yves Loiseau (Otys France) (Photo: Michel Zavagno/Blitz)

Yves Loiseau (Otys France) (Photo: Michel Zavagno/Blitz)

Dans le cadre d’une semaine d’événements dédiés au développement durable, le paperJam Business Club consacre un workshop à la manière dont la gestion des ressources humaines et le développement durable peuvent se conjuguer.

La notion de développement durable intègre une dimension de justice sociale. Au-delà des affichages, comment la mettre en pratique dans les pays de l’Union européenne? La mondialisation est, la plupart du temps, synonyme de régression sociale: délocalisation, pression à la baisse sur les salaires, rapports de force entre employés et employeurs…

Certaines pratiques semblent aller dans le bon sens, tout en courant le risque d’être désignées comme des alibis. Yves Loiseau, directeur général d’Otys France, société spécialisée dans l’accompagnement technologique des professionnels du recrutement, indique ainsi: «Certaines pratiques intègrent les ressources humaines à la logique de développement durable: ne pas imprimer les CV, recruter local et respecter la diversité, limiter les déplacements...»

Si ces démarches sont une base intéressante, elles restent insuffisantes. Yves Loiseau continue: «Je pense qu’il est possible d’avoir une approche durable, pertinente et originale, à différents niveaux. On peut avoir une vision différente des compétences et de l’emploi, du développement individuel et enfin des processus, comme pour le recrutement, la définition de poste, l’évaluation, la formation, ou même le licenciement.»

Concrètement, à quoi cela ressemblerait-il? «Il y a un changement de modèle qui se déroule actuellement. Nous passons d’une logique de conquête à une croissance plus endogène et organique. Cela se passe alors que les savoirs, dans les entreprises, sont à la fois plus volatils et vitaux qu’auparavant. Nous sommes arrivés à un moment où l’on peut appliquer la logique d’entretien des ressources et des systèmes à la gestion des hommes et des compétences.»

C’est, de cette manière, que la gestion des ressources humaines est susceptible de contribuer efficacement au développement durable. D’autant plus qu’une telle vision peut influencer le mode de fonctionnement d’une structure, notamment dans le recrutement et le développement des talents. «Pourquoi toujours embaucher le plus diplômé, même pour une tâche plus gratifiante? Au risque d’ailleurs qu’il quitte rapidement son poste pour quelque chose de mieux adapté? Pourquoi ne pas choisir un profil moins formé, et l’amener vers le haut en le valorisant?»

La gestion des ressources humaines et le développement durable peuvent d’ailleurs entamer un dialogue fécond: «Il y a des principes généraux féconds pour l’entretien des ressources et des systèmes dans les modèles de développement durable. Appliqués à la GRH, ils permettent de mieux appréhender les changements qui nous conduisent à une croissance fondée sur les savoirs, en intégrant la gestion des talents à la gestion stratégique de l’entreprise.»