En France, la Société Générale a décidé de parier sur l’avenir de la carte en lui intégrant une technologie de reconnaissance d’empreinte digitale. (Photo: Shutterstock)

En France, la Société Générale a décidé de parier sur l’avenir de la carte en lui intégrant une technologie de reconnaissance d’empreinte digitale. (Photo: Shutterstock)

Trente ans après son lancement, la carte bancaire est qua­siment aussi utilisée que l’argent liquide dans les pays développés. Au 30 juin de cette année, on en comptait près d’1,7 million émises par des établissements de crédit luxembourgeois et en circulation, selon la Banque centrale du Luxem­bourg.

Son monopole est toutefois en train de s’effriter en raison de la place grandissante que prennent les nouveaux moyens de paiement, qui passent de plus en plus par les smartphones et autres objets connectés. Mais la carte bleue n’est pas morte pour autant puis­que les habitudes des con­som­mateurs diffèrent selon les marchés, et les stratégies mises en place par les banques sont loin d’être identiques d’un pays à l’autre.

Sans contact et dématérialisation

En France, la Société Générale a décidé de parier sur l’avenir de la carte en lui intégrant une technologie de reconnaissance d’empreinte digitale. Au Luxem­bourg aussi, on croit en l’avenir du paiement par carte bancaire, mais pas de la même façon. «Nous avons été parmi les premiers en 2014 à remplacer les cartes en circulation au profit de cartes sans contact», rappelle Gwenaëlle Leclair, codirectrice de Visalux et Europay Luxem­­bourg. Ces deux sociétés coopératives ont été créées, dans les années 1990, par dix des principales banques commerciales de la Place. L’objectif était de centraliser l’obtention des licences Visa et Mastercard et de mutualiser l’innovation autour de ce moyen de paiement. 

Contrairement à la France ou à la Belgique, la carte sans con­tact a rapidement rencontré un succès au Luxembourg. «Nous continuons à investir pour faire évoluer ce système, même si nous nous dirigeons plutôt vers une dématérialisation de la carte bancaire», ajoute Xavier Laurent, l’autre codirecteur des deux sociétés.

À chacun sa stratégie 

Aujourd’hui, Europay Luxem­bourg et Visalux travaillent sur la dématérialisation de la carte bancaire pour permettre des paiements par le biais d’objets con­­nectés. «Nous sommes en train de mener une phase de test autour d’un service de paiement par smart­watch et smartphone, mais qui reste toujours lié à un compte de carte bancaire», confirme Xavier Laurent.

La différence avec une solution comme Digicash est que le paiement s’effectue depuis le compte d’une carte bancaire et bénéficie donc des services associés, comme la possibilité de payer à crédit ou d’accéder à des services d’assurance. «La principale problémati­que est d’introduire une identification forte, mais au lieu d’une empreinte digitale sur la carte, nous travaillons, entre autres, à une validation biométrique sur le smartphone du client», complète Gwenaëlle Leclair.

Chaque banque de la Place conserve toutefois sa propre stratégie. Et si certaines, comme la BCEE, continuent à croire dans les services fournis par Visa et Mastercard, voyant les nouveaux moyens de paiement comme complémentaires, d’autres, comme la Bil, misent plutôt sur le paiement mobile. Sans toutefois faire une croix sur la carte bancaire, qui continuera certainement d’avoir de belles années devant elle.