Xavier Buck: «Nous avons pas mal de choses qui étaient en sommeil que nous allons désormais pouvoir réveiller.» (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Xavier Buck: «Nous avons pas mal de choses qui étaient en sommeil que nous allons désormais pouvoir réveiller.» (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Monsieur Buck, quelle est la genèse de cette importante prise de participation?

«Cela fait deux ou trois ans que chacun regarde ce que fait l’autre et comment chacun évolue. Nous avons donc assisté à la forte croissance de la société Root, qui a développé une offre de serveurs dédiés bon marché qui est aujourd’hui payante, car la société dispose d’une vraie taille critique, avec plus de 2.000 serveurs dédiés. Ils visent notamment des sociétés actives dans le commerce électronique, qui ont des grands besoins en serveurs, mais à bas coût. Très peu ont réussi à le faire depuis le Luxembourg.

En même temps, et personne ne le sait vraiment, Root a développé le backbone Internet le plus puissant du Luxembourg, qui assure à lu seul le transit de presque 30 Gbits de bande passante vers l’étranger. Même l’Entreprise des P&T n’a pas autant de bande passante.

Au fil des discussions, nous avons réussi à les convaincre que, tous les deux, nous grandirions plus vite.

Quel est l’investissement pour cette prise de participation?

«Nous procédons à une augmentation de 40% du capital de la société Root (au 31 mars dernier, le capital de Root état de 240.000 euros, ndlr.), mais nous n’en communiquons pas le montant. Ce que je peux vous dire, c’est que tous les investisseurs actuels de Datacenter Luxembourg ont confiance en notre stratégie. Ils nous ont accompagnés lors de la création de LuxCloud et ils nous accompagnent dans la mise en œuvre de notre stratégie de développement. Nous venons d’ailleurs de boucler le principe d’un tour de table de la part de nos actionnaires dans le cadre de cette opération. Par ailleurs, Marco Houwen, Frédéric Prime et moi-même entrons au conseil d’administration de Root.

Quelles synergies envisagez-vous avec cette opération?

«Nos business models sont très complémentaires. Eux travaillent plutôt sur une approche low cost, avec un centre d’hébergement qui est classifié Tier I ou Tier II (les deux premiers niveaux de classification sur une échelle de quatre, ndlr.). Pour notre part, tous les centres d’hébergement auprès de qui nous sommes actifs sont classifiés Tier IV. Autrement dit, à nous deux, nous couvrons toute la palette possible de services d’hébergement.

Si Root reçoit des demandes, de la part de clients de type sociétés de commerce électronique, pour des services à plus haute valeur ajoutée, ils peuvent désormais les diriger vers nous. De même, nous pourrons désormais leur confier des offres que nous étions obligés, jusqu’à présent, de refuser, car nous ne disposions pas de cette gamme de services.

Désormais, nous allons faire jouer cette complémentarité le plus possible, en ayant une politique de commercialisation plus agressive, notamment à l’international, grâce à une palette de services plus large et une meilleure visibilité. Nous avons pas mal de choses qui étaient en sommeil, comme le nom de domaine hosting.lu, que nous allons désormais pouvoir réveiller.»