Pour Michel Foucher, si le Grexit n'est pas souhaitable pour la Grèce, le Brexit ne l'est pas pour l'Union européenne.  (Photo: Christophe Olinger)

Pour Michel Foucher, si le Grexit n'est pas souhaitable pour la Grèce, le Brexit ne l'est pas pour l'Union européenne.  (Photo: Christophe Olinger)

Il fut non pas question à proprement parler de régulation – bien que les notions de réglementation n’étaient jamais loin –, mais bien de géopolitique en ouverture de la conférence de printemps de l’Alfi ce mardi à Luxembourg-Congrès.

L’ancien ambassadeur français Michel Foucher est venu livrer une vision du monde pour les prochains mois. Un passage en revue des relations entre les différentes grandes puissances, d’est en ouest.

«Depuis le début 2015, la compétition entre les grandes puissances mondiales n’a jamais été aussi forte», observe celui qui officie désormais en tant que senior au sein de la Compagnie Financière à Paris. Dans ce rapport de force, l’Europe pourrait représenter une valeur refuge, pour peu que la confiance s’installe de manière durable. 

«L’horizon économique apparaît plus dégagé, mais des mouvements de scepticisme reviennent au-devant de la scène», a-t-il ajouté, en référence au potentiel Grexit qui ne «résoudrait qu’une partie des problèmes de la Grèce» et n’est pas «inévitable» selon l’ancien diplomate, qui rappelle aussi combien l’expertise de Londres est importante en matière de finance pour l’Union européenne. Une réflexion non cachée à une autre sortie de l’Union européenne souvent évoquée, celle du Royaume-Uni, où se dérouleront des élections le 7 mai.

Face à un tel contexte, M. Foucher recommande d’être «attentif aux activités extra financières. Essayer de les comprendre est un bon moyen pour économiser de l’argent.»

#distribution, #régulation, #transformation

Message entendu et transition toute trouvée avec le panel suivant qui avait pour ambition de tracer des parallèles entre l’industrie des fonds et trois secteurs d’activité: les médias, l’industrie manufacturière et les transports.

De gauche à droite François Masquelier (RTL Group), Niek van der Weide (Cargolux) et Oleg Williamson (Parker Hannifin Global Capital Management).Germain Birgen (Banque de Luxembourg), modérateur du panel.

Trois mots-clés sont ressortis des échanges: la distribution, la régulation et la transformation avec lesquels les fonds doivent aussi composer. «Nous évoluons avec une législation européenne et des superviseurs locaux qui peuvent être comparés à la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier, ndlr)», déclarait François Masquelier, CFO et responsable du risk management chez RTL Group. 

Si la télévision est une activité ultra-encadrée, le transport aérien l’est tout autant. Pour des raisons de sécurités évidentes, comme est venu l’expliquer Niek van der Weide, executive vice-president Sales & Marketing chez Cargolux: «Nous devons remplir de nombreuses conditions avant de pouvoir penser à effectuer le premier vol. C’est un challenge à la fois technique et financier.»

Quant à la transformation, qu’elle soit organique ou pour par voie d’acquisition, elle doit se concevoir sur un mode permanent, selon Oleg Williamson, treasury manager EMEA, chez Parker Hannifin Global Capital Management, la holding de Parket, un des groupes mondiaux actifs dans l’ingénierie.

Maîtrise des coûts, barrière à l’entrée élevée… les trois secteurs représentés partagent de nombreux défis. Et les acteurs qui y sont actifs affichent une volonté de recourir à l’innovation pour atteindre leurs nouveaux objectifs, même si les business plan et autres schémas d’affaires ne peuvent pas toujours prévoir, à l’instar des réactions de l’investisseur, les réponses des consommateurs finaux.

La conférence Alfi de printemps se déroule pour la deuxième journée dès 8h45, au Kirchberg et sur les réseaux sociaux.