Des événements (ici Italia Dimensione, avec la CCIL) montrent l'enthousiasme pour les produits transalpins. (photo: Jessica Theis / archives)

Des événements (ici Italia Dimensione, avec la CCIL) montrent l'enthousiasme pour les produits transalpins. (photo: Jessica Theis / archives)

Ce dimanche 2 juin, les drapeaux vert-blanc-rouge ont été hissés. Les Italiens ont pu entonner «Fratelli d’Italia», leur hymne enjoué, pour la fête nationale. Au Luxembourg, la communauté italienne est importante.

Comme en préface à l’événement, le Statec a pioché dans les données du recensement (février 2011) de la population pour tirer le portrait de cette communauté au Grand-Duché.

À ce moment, on comptabilisait 18.059 Italiens habitant au Luxembourg, soit 3.5% de la population totale.

Plus de 5.000 en ville

En fait, cette communauté a progressivement fondu, ces 30 dernières années. En 1970, il y avait encore 23.490 Italiens recensés dans le pays, ce qui représentait alors près de 7% de la population totale. Et dans les années ’60, les Italiens représentaient près de 38% des résidents étrangers.

Les Italiens ont fait partie des premières vagues d’immigration qu’avait déclenchées l’essor du Grand-Duché. C’est peut-être aussi une explication du fait que, en comparaison avec l’ensemble de la population, les Italiens sont, en moyenne, beaucoup plus âgés: 45,2 ans pour les Italiens, contre 38,7 ans pour la moyenne de la population. En outre, plus de 6 sur 10 des Italiens du Luxembourg sont nés dans la botte transalpine. Mais 4,3% de la communauté italo-luxembourgeoise sont nés dans un des trois pays frontaliers.

5.750 Italiens (près de 30% de la communauté vivant au Grand-Duché) sont domiciliés à Luxembourg-Ville. Mais c’est à Bertrange que leur proportion relative est la plus importante (7% de la population de la commune, contre 3,5% au niveau national).

Communauté culturelle et économique

Importante en nombre, la communauté italienne est très active sur un plan culturel et associatif. La culture latine a notamment fait éclore une section de lettres italiennes à l’Université du Luxembourg, avec des cours de langue et de culture italiennes intégrés dans la formation du Bachelor en culture européenne.

Cette population est aussi bien ancrée dans l’économie (et pas seulement dans la gastronomie). Elle y a une chambre de commerce spécifique: la «Camera di Commercio Italo-Lussemburghese» (CCIL), asbl née en mai 1990, est reconnue par le ministère italien du Commerce extérieur et est patronnée par les Affaires étrangères et le Commerce extérieur du Grand-Duché, ainsi que par l’ambassade d’Italie. «Au fil des années, elle est devenue le point de repère principal pour la plupart des entreprises italiennes qui veulent travailler sur le marché luxembourgeois et pour tous les organismes et administrations qui ont l’intention de promouvoir des produits et des services dans le centre, non seulement géographique, mais aussi institutionnel de l’Europe», explique la CCIL.

Entreprises et sociétés

Depuis 2007, une autre association, celle des entrepreneurs italo-luxembourgeois (AAIL) joue la carte du «go-between».«En soi, notre approche est très semblable de celle de la Fedil ou de l’UEL. Je crois qu’il y a des collaborations plus étroites à promulguer, des synergies à créer. Et cette dynamique est en marche», expliquait une de ses têtes pensantes, Vito Cassonne, dans un entretien à paperJam.lu. «L’AIIL souhaite se placer en acteur de l’économie, sur les plans local et international. Notre premier objet est de promouvoir les échanges, le made in Italy à Luxembourg et dans la Grande Région et, aussi, le made in Luxembourg dans la mère patrie italienne. L'AIIL veut être une sorte d’ambassadeur des économies luxembourgeoise et italienne, à l’intersection desquelles nous sommes par nature.»

Il y aurait sans doute des pistes à explorer plus avant dans l’établissement de grandes sociétés italiennes au Grand-Duché. Mais des entreprises emblématiques comme le chocolatier Ferrero ou le plasturgiste Tontarelli ont franchi le pas depuis des années. Quant aux charmes de la place financière, ils ont séduit depuis belle lurette, outre une poignée d'institutions bancaires transalpines, de grosses sociétés, comme Benetton qui a une bonne douzaine de sociétés immatriculées au Luxembourg.