Michel Maquil, président du board d’InFine, la Grande-Duchesse de Luxembourg et le ministre Romain Schneider entourent Lamarana Sadio Diallo, CEO du Crédit rural de Guinée et lauréat 2015. (Photo: InFiNe)

Michel Maquil, président du board d’InFine, la Grande-Duchesse de Luxembourg et le ministre Romain Schneider entourent Lamarana Sadio Diallo, CEO du Crédit rural de Guinée et lauréat 2015. (Photo: InFiNe)

Condensée sur deux jours et organisée par différentes ONG avec le soutien du ministère de la Coopération, la Semaine européenne de la microfinance a prévu de nombreux rendez-vous: formations, conférences sur le potentiel du big data ou la mesure de l’impact social, et sessions de travail. Le fil rouge: échanges de méthodes et mise en lumière d’un secteur qui se professionnalise et gagne en consistance au Luxembourg. 

Des acteurs locaux comme la Bourse de Luxembourg ou LuxFlag, une agence de labellisation qui promeut l’investissement responsable, se chargent d’en promouvoir les produits à leur échelle. On compte une vingtaine de fonds en microfinance aujourd’hui. Comme aime à le rappeler Michel Maquil, président du board d’InFine et ancien CEO, «tout investisseur peut aujourd’hui faire le choix du durable».

La finance durable s’adresse aux publics traditionnellement exclus de la finance.

Julie Bouchat, InFine

Réclamant de nouvelles compétences, en gestion ou informatiques, la finance responsable n’échappe plus aux obligations de reporting et de transparence. «Popularisée dans les années 1990-2000 au moment où de nombreuses ONG sont devenues des banques de proximité, la microfinance a souffert d’un ralentissement depuis la crise, avant de se réformer», synthétise Julie Bouchat, coordinatrice d’InFine et première employée à rejoindre le réseau en mai 2014. «On fait à présent plutôt référence au concept de finance inclusive, plus large que la microfinance et qui s’adresse aux publics traditionnellement exclus de la finance classique. L’objectif est de garantir à chacun des services à la fois accessibles et de qualité.»  

Diffuser les bonnes idées

Organisé par un trio, le gouvernement luxembourgeois, le réseau InFine et la Plateforme européenne de la microfinance, le 7e prix européen sera remis jeudi à la Banque européenne d’investissement dès 18h15. Pour cette édition, 30 candidatures de 19 pays ont été reçues. Les trois finalistes sélectionnés pour leur modèle à la fois inspirant et duplicable proviennent cette fois-ci de trois continents: Fundación Génesis Empresarial (Guatemala), Kashf Foundation (Pakistan) et Opportunity Bank of Uganda.  

L’éducation est un vecteur d’autonomisation et de développement.

Catherine Van Ouytsel, InFine

«Chaque année, notre conseil d’administration choisit un thème précis pour la sélection. Cette fois-ci, c’est l’accès à l’éducation, un vecteur d’autonomisation et de développement, qui est mis à l’honneur. Les trois lauréats sont autant de bons exemples à suivre. Un grand jury mixte se chargera de choisir le gagnant le jour de la remise de prix», précise Catherine Val Ouytsel, l’autre coordinatrice d’InFine recrutée en août 2015, qui assure la coordination de l’événement. L’heureux finaliste recevra un chèque de 100.000 euros. L’an passé, les actions post-conflits avaient été choisies comme thème.

Hébergée dans la House of Finance de la rue Glesener, InFine collabore forcément avec les autres occupants du bâtiment, d’Ada à la Plateforme européenne de microfinance. «Notre but est de renforcer l’expertise ici au Luxembourg», soutient Julie Bouchat. Parmi les membres issus de la société civile, des secteurs privés et publics, Luxembourg for Finance, le cabinet Arendt & Medernach, la House of Training, les quatre Big Four ou encore SOS Faim.