Le Premier ministre est partisan d’une Europe de la défense. (Photo: Anthony Dehez)

Le Premier ministre est partisan d’une Europe de la défense. (Photo: Anthony Dehez)

À quelques jours du début des négociations sur les conditions de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, Xavier Bettel a profité de la distinction qui lui a été faite par la Sacred Heart University pour lancer un vibrant appel à l’Europe qu’il veut voir émerger.

«Je ne suis pas un défenseur d’un ‘hard’ ou d’un ‘soft’ Brexit, mais je suis pour un dialogue sincère qui permettra de forger une nouvelle relation avec le Royaume-Uni comme un proche voisin, un partenaire et un ami de l’Union européenne», a débuté le Premier ministre.

Mais il a insisté sur le fait que l’UE devait également réfléchir sur son avenir sans trop perdre d’énergie sur ces négociations. Il a ainsi rappelé le sommet de Bratislava en septembre 2016, que les dirigeants européens avaient souhaité comme le point d’un nouveau départ pour une Europe dans laquelle l’ensemble de ses citoyens ont confiance.

«Je pense que continuer simplement à se concentrer sur le marché unique n’est pas une option durable. Les États qui souhaitent approfondir l’intégration dans certains domaines stratégiques doivent pouvoir le faire», a-t-il détaillé. Avant d’ajouter: «Je préfère une Europe à deux vitesses, qu’une Europe sans vitesse.»

Une Union solidaire, mais armée

Mais l’avenir de l’Europe passera également par sa dimension sociale, qui doit se retrouver dans les politiques européennes, selon le chef du gouvernement. Et alors que la crise migratoire est devenue l’un des plus gros challenges de l’Union, la solidarité doit être plus que jamais la valeur la plus partagée. «La solidarité envers les personnes dans le besoin, mais aussi entre les États membres», a-t-il complété.

Xavier Bettel a également défendu l’idée d’une Europe de la défense, qui doit se reposer sur une coopération intensifiée dans ce domaine. «Dans un monde qui change aussi rapidement, l’Union européenne doit être sûre de pouvoir garantir la sécurité de ses citoyens.»

Le Premier ministre a terminé sur une note optimiste, en prenant comme exemple la victoire d’Emmanuel Macron en France et la défaite du Front national.

Et alors que le Brexit aurait pu causer de profondes divisions au sein de l’Union, il a salué «l’unité forte» qui se maintenait entre les 27 États membres. Et d’ajouter: «C’est peut-être simplement le fait que chacun a pu mieux apprécier les avantages d’être membre de l’UE.»