Christian Scharff, associé Human Resources Services chez PwC Luxembourg (Photo: Julien Becker)

Christian Scharff, associé Human Resources Services chez PwC Luxembourg (Photo: Julien Becker)

D’abord officier de gendarmerie (en Belgique) puis DRH dans le secteur pharmaceutique avant d’intégrer une société industrielle, Christian Scharff a ensuite tenté – avec succès – sa chance dans l’entrepreneuriat, en tant que gérant de sa propre PME. Mais il y a dix ans, le 1er juillet 2001, il a intégré le monde du travail luxembourgeois en qualité de responsable du front office chez Dexia BIL. Deux ans plus tard, il prenait la fonction de DRH et entrait, quelques années plus tard, au comité exécutif de la banque.

En 2010, avant de quitter Dexia BIL pour PwC, Christian Scharff a d’abord souhaité achever «la partie difficile liée à la réduction des effectifs». Aujourd’hui, il se dit «heureux de voir que la maison va bien» et donc que l’orientation choisie en temps de crise était la bonne.
Chez PwC, au contraire, une éventuelle baisse des effectifs n’a jamais été à l’ordre du jour. «Nous avons agi avec sang-froid, en répartissant nos effectifs en fonction de nos besoins. Cette période a donc été bénéfique pour nos collaborateurs comme pour la société qui, lors du redémarrage, a pu profiter immédiatement de l’intégralité et des compétences de ses ressources humaines.»

Une évolution plus que positive

La période de récession s’est donc écoulée sans trop de heurts. Aujourd’hui, et d’un point de vue plus général, si le secteur des ressources humaines est caractérisé par une multitude de petits acteurs (en recrutement, formation, coaching, sophrologie, etc.), PwC a opté pour la démarche inverse: couvrir tout le cycle de la fonction RH. «Cette méthodologie éprouvée suppose que nous soyons en permanence à la pointe», explique M. Scharff qui rajoute: «Ceci n’est possible qu’au travers d’un travail d’équipe.» L’après-crise est également synonyme d’un élargissement du portefeuille client pour PwC, vers des sociétés de services et du secteur industriel qui prennent de plus en plus d’importance.
Aux yeux de M. Scharff, le secteur des ressources humaines se trouve clairement à une époque charnière de son développement. «Tout d’abord par une professionnalisation constante du rôle du DRH», explique-t-il. Effectivement, moins cantonné à des travaux administratifs, il est dorénavant considéré comme un business partner à part entière. En parallèle, les études en RH se sont généralisées et les jeunes qui entrent sur ce marché disposent d’un bagage solide et opérationnel.

Quant au niveau des responsables des ressources humaines déjà en poste, il s’est, dans l’ensemble, très nettement relevé. «On voit maintenant certains DRH rentrer dans le comité de direction de leur entreprise, alors qu’il y a une petite vingtaine d’années, cela aurait relevé de la science-fiction», s’enthousiasme M. Scharff, qui se montre extrêmement optimiste quant à l’évolution du monde RH, tant au niveau technique qu’au niveau de sa reconnaissance dans l’entreprise.

Depuis quelques années, les ressources humaines font partie intégrante du reporting intégré des entreprises. «Cette tendance est la promesse d’un futur intéressant. Et quand le réglementaire s’intéresse aux RH, cela leur donne de la valeur ajoutée et demande, au sein des entreprises, d’appréhender, de comprendre le capital humain de manière différente.»

Christian Scharff reconnaît beaucoup s’inspirer des théories du consultant américain Dave Ulrich, retracées dans son premier ouvrage HR Champion, paru en 1997. Un livre qui reste «la bible du manager», dixit l’associé de PwC, qui le considère comme indémodable.