Si la société est écartée des grands marchés internationaux, ce sera une catastrophe. (Photo: Shutterstock)

Si la société est écartée des grands marchés internationaux, ce sera une catastrophe. (Photo: Shutterstock)

C’est un sacré trou d’air pour l’entreprise européenne Airbus, déjà inquiétée par plusieurs enquêtes anticorruption. Nos confrères du Monde ont en effet révélé que c’est cette fois une procédure américaine qui est en cours, lancée par le Department of Justice, depuis un an. 

Ce nouveau dossier est identique aux investigations aussi menées par le Serious Fraud Office (SFO) britannique et le Parquet national financier français (PNF). Au printemps 2016, le géant de l’aéronautique (66,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 129.500 salariés en 2017) a de lui-même confessé avoir oublié de mentionner la présence d’intermédiaires lors de la négociation de plusieurs gros contrats à l’étranger, en Asie notamment. Le recours à des «business partners» est autorisé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’ils sont identifiés. Soupçonnant que cela n’ait pas été le cas, SFO et PNF ont ouvert des enquêtes pour «corruption d’agents publics à l’étranger, blanchiment, abus de biens sociaux, faux et usage de faux».

La peur d’une condamnation pénale

C’est donc maintenant au tour des USA d’entrer en lice. Avec en perspective une amende qui pourrait se monter à plusieurs milliards de dollars. Plus grave encore serait une condamnation pénale, car cela écarterait Airbus des marchés publics internationaux pour cinq ans. Au profit de Boeing, son concurrent américain.

Suite à ces révélations, Airbus a indiqué collaborer pleinement avec les autorités judiciaires américaines. De suite, à la Bourse de Paris, l’action a plongé de 5,89%.