«Nous restons des investisseurs sociaux et nous cherchons à investir avant tout dans des projets qui ont un réel impact», a rappelé Cyrille Antignac, managing partner d’Uberis et invité du petit-déjeuner thématique organisé par Luxflag. (Photo: Luxflag)

«Nous restons des investisseurs sociaux et nous cherchons à investir avant tout dans des projets qui ont un réel impact», a rappelé Cyrille Antignac, managing partner d’Uberis et invité du petit-déjeuner thématique organisé par Luxflag. (Photo: Luxflag)

On a tendance à l’oublier, mais les nouvelles technologies arrivent aussi dans les pays du sud. Et les plus disruptives d’entre elles ont souvent un impact au moins aussi important dans des économies en développement que dans celles de nos États.

Ainsi, la création de solutions de paiement par téléphone mobile a sans doute eu un effet bien plus révolutionnaire en Afrique, notamment pour le développement de petits business, qu’en Europe.

Ces constats ne passent pas inaperçus dans le secteur de la finance d’impact, dont la Place luxembourgeoise a l’ambition de devenir un acteur de premier plan. Le rôle des technologies disruptives dans l’évolution de la finance alternative était d’ailleurs le thème du 10e petit-déjeuner séminaire de Luxflag, organisé ce mercredi dans les locaux d’Innpact.

Des projets inclusifs et rentables

Il en est ressorti que trois éléments essentiels ont permis l’essor d’entreprises technologiques dont l’impact social est notable. D’abord, le développement des télécommunications, et plus particulièrement la généralisation du réseau 3G et la baisse du prix des smartphones, qui a entraîné la démocratisation des applications digitales.

Ensuite, la décentralisation de l’énergie, rendue possible grâce à la technologie photovoltaïque de plus en plus accessible, qui crée de l’électricité là où les réseaux traditionnels ne vont pas.

Enfin, les biotech, qui offrent des solutions moins chères et plus durables pour l’inclusion des petits agriculteurs sur le marché.

«Ainsi, l’utilisation de phéromones d’insectes dans une solution agricole développée par une start-up américaine permet à de petits agriculteurs d’Asie du Sud-Est d’améliorer leur récolte sans avoir recours à des insecticides, dont le prix est souvent très élevé», ajoute Cyrille Antignac, managing partner d’Uberis, un fonds d’origine britannique spécialisé dans les investissements alternatifs pour la région d’Asie du Sud-Est, qui était l’invité de ce petit-déjeuner thématique.

Les risques perdurent

Aujourd’hui, les nouvelles technologies sont donc considérées comme de vraies opportunités, autant pour les investisseurs que les entrepreneurs responsables. Leur utilisation sur des marchés plus modestes, mais dont le nombre de consommateurs potentiels est plus important, permet par ailleurs des retombées économiques intéressantes.

«Mais nous restons des investisseurs sociaux et nous cherchons à investir avant tout dans des projets qui ont un réel impact et non pas simplement dans des nouvelles technologies», a rappelé Cyrille Antignac. «D’ailleurs, nous continuons d’offrir de l’assistance aux entrepreneurs responsables des projets que nous finançons.»

Car il ne faut pas oublier que ce type d’investissement ne doit pas être appréhendé comme une solution miracle. «Les risques continuent d’exister, car il s’agit d’économie encore jeune. C’est pour cela qu’il est important que les fonds d’impact sachent diversifier à la fois la zone géographique et les secteurs dans lesquels ils investissent», ajoute Cyrille Antignac.