Robert Oé (Croix-Rouge) (Photo : Laurent Antonelli / Blitz)

Robert Oé (Croix-Rouge) (Photo : Laurent Antonelli / Blitz)

Un chiffre : 679 ! C’est le nombre de véhicules dont dispose, à l’heure actuelle, le service des aides et soins de la Croix-Rouge. Au sein du réseau Help – que les partenaires Syrdall Heem et Muselheem viennent compléter – ce service de la Croix-Rouge fournit des prestations à domicile d’aide aux tâches domestiques, de soins infirmiers et d’actes de kinésithérapie. Les voitures de service à l’effigie du réseau sillonnent ainsi le territoire national à un rythme sans cesse croissant. En 2011, 12.600 patients différents ont ainsi été accompagnés, certains bénéficiant de quatre ou cinq interventions par jour. Au début des années 2000, Help disposait de sa propre flotte de véhicules. Ce n’est plus le cas, depuis huit ans déjà : « Nous avons vocation à apporter différents services à la personne et nous voulons le faire du mieux possible. Notre niveau d’exigence est haut – exigence reconnue à travers le Prix de la qualité obtenu récemment – et nous tenons sans cesse à l’améliorer. Aussi, il était plus qu’important de se délester de cette charge de travail supplémentaire, que nous avons déléguée à un partenaire fiable et qui recherche, tout comme nous, l’excellence au travers de ses activités », précise Robert Oé, directeur adjoint du service des aides et soins de la Croix-Rouge.

En l’occurrence, c’est LeasePlan qui a reçu la charge de moderniser régulièrement la flotte en activité. « Lorsque nous cherchons à changer une partie des voitures parmi les plus anciennes, nous nous tournons d’abord vers nos collaborateurs pour un retour d’expérience (avantages et inconvénients de leur modèle du moment), puis nous rédigeons un cahier des charges que nous transmettons
à LeasePlan », explique M. Oé. La société de leasing propose ensuite quelques modèles du marché dont certains seront soumis à un essai. Au terme de cette période de deux ou trois semaines, la direction de la Croix-Rouge jettera son dévolu sur un modèle. « Bien entendu, il faut que le modèle choisi réponde aux exigences de nos services. Il doit également représenter notre structure et donc véhiculer une image de fiabilité, de robustesse, d’innovation et d’excellence. Exit donc les modèles de luxe ou sportifs. »

Ces critères, qui prévalaient depuis toujours, ont vu se greffer une volonté de réduire la consommation de carburant. Au fil des ans, elle s’est muée en impératif de plus en plus exigeant. « Déjà lorsque nous avions opté pour la Skoda Fabia Greenline 1.4, l’un de nos impératifs était que le modèle choisi ne dépasse pas les 115 g/km de rejet de CO2… Ce modèle fait même mieux avec 109 g/km. » C’était il y a bientôt quatre ans. Depuis, et bien que la flotte de véhicules ait continuellement grossi, le rejet moyen tend à baisser de manière significative. Le 1er septembre 2012 (avec 625 véhicules), le rejet moyen de CO2 était de 102,64 g/km. Trois mois plus tard (et avec 54 véhicules supplémentaires) le rejet moyen était passé nettement sous les 100 (97,11 g/km). L’acquisition de 130 voitures hybrides n’est pas étrangère à cette amélioration sensible.

« Mir fueren gréng »

Le 26 octobre dernier, en effet, le service des aides et soins de la Croix-Rouge se voyait officiellement remettre 130 Toyota Yaris Hybride. Ce modèle affiche un rejet estimé à 79 g/km ! Mais performance écologique ne rime pas avec incohérence : « Ces 130 véhicules ont été répartis dans seulement six de nos 19 antennes de soins.
Il s’agit des antennes plus citadines, de Luxembourg nord, Luxembourg sud, Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette et Pétange. En effet, les trajets à partir de ces antennes sont généralement courts
et les arrêts / démarrages fréquents. Ce type de véhicule est idéal pour la circulation urbaine et périurbaine. » Sur de longues distances, ce modèle hybride, couplant l’essence à l’électricité, devient plus gourmand qu’un véhicule diesel.

S’il est encore trop tôt pour que la Croix-Rouge juge du bien-fondé du choix de ce type de voiture, elle peut déjà se référer à un retour d’expérience d’une institution similaire située
en Belgique, qui a constaté, pour ses véhicules hybrides, une consommation d’environ 5 litres au 100 km. « Dans tous les cas, estime Robert Oé, ce type de moteur essence rejette nettement moins de particules nocives qu’un moteur diesel. Aussi, même si en matière de consommation, ce n’est peut-être pas la panacée, au moins, ces modèles contribuent
à limiter la pollution atmosphérique. Et, en tant que structure œuvrant dans le domaine de la santé, nous nous devons également de nous pencher sur cet aspect.
C’est de notre responsabilité sociétale. »

Le directeur adjoint reconnaît également que la prime CAR-e pour les voitures à faibles émissions a compté au moment du choix, d’autant plus qu’au 31 décembre 2012, elle arrivait à son terme. « Cette prime de 1.500 euros (soit 195.000 euros en tout) ne nous revient pas directement. Elle permet toutefois de revoir le loyer mensuel par véhicule réduit de plus de 30 euros. C’est loin d’être négligeable dans un budget voitures annuel de 2,5 millions d’euros. »

Courant 2013, près d’un tiers de la flotte va être remplacée. La réflexion porte d’ores et déjà sur le ou les modèles qui auront la faveur de la Croix-Rouge. Il y aura probablement quelques véhicules tout électrique : « À ce stade, la Renault Zoé est un des modèles intéressants. Nous attendons donc sa sortie afin d’évaluer la pertinence et la faisabilité d’une telle démarche », précise néanmoins Robert Oé. Pour les autres futures voitures, le choix du modèle portera sur un critère incontournable : ne pas dépasser les 89 g/km de CO2 rejetés. « Nous passerons ainsi, en fin d’année, à un rejet moyen par véhicule de maximum 89,48 g/km », s’enthousiasme-t-il.

Cette « green mobility », intégrée dans une mouvance RSE, ne s’arrête pas là. En 2011, 300 collaborateurs ont par exemple suivi des leçons d’éco-conduite. La direction de la Croix-Rouge planche sur une nouvelle formation de ce type à Colmar-Berg, courant de cette année. Enfin, dans le cadre de la mise en place du DIP (dossier intégré du patient), l’acquisition d’un outil de visualisation des tours du service des aides et soins (courant du 2e trimestre 2013) devrait permettre une économie de 5 à 10 % des trajets, et donc réduire d’autant la consommation en carburant. « L’action sur les véhicules n’est pas un acte isolé. Il s’inscrit dans une démarche RSE plus globale. Nous avons une responsabilité sociétale et environnementale que nous assumons. »