Jérôme Grandidier (Luxembourg Telecom) (Photo: Julien Becker)

Jérôme Grandidier (Luxembourg Telecom) (Photo: Julien Becker)

En 2009, SIT Group devient Luxembourg Telecom et vient marcher sur les plates-bandes de l’opérateur historique. Jérôme Grandidier, CEO de Luxembourg Telecom, retrace le chemin parcouru et les perspectives naissantes pour cette entreprise qui, malgré la crise, ne manque pas de dynamisme.

En devenant opérateur télécoms, après onze ans d’activité principale dans l’IT et l’outsourcing sous l’étiquette SIT Group, Luxembourg Telecom a pris, en 2009, une nouvelle dimension, aidée en cela par la venue dans le capital de BIP Investment Partners. Une nouvelle ère commence avec, dans un premier temps, la mise en place d’un ring d’interconnexion en fibre optique de tous les data centers du pays, puis dans une deuxième étape, le développement d’une offre en autocommutateur téléphonique privé (PABX – Private Automatic Branch eXchange). Et tout cela, en pleine période de crise! «Nous considérons que ces périodes-là sont toujours un moment de redistribution des cartes entre les acteurs du marché. En outre, les clients sont alors plus à l’affût d’autres produits», explique Jérôme Grandidier, CEO de la société. Il s’agissait donc du moment idéal pour que Luxembourg Telecom lance sa nouvelle activité, d’autant plus que la création, dans le même temps, de LuxConnect, lui a grandement ouvert la route, notamment par la libéralisation de la fibre.

Maintenant que la machine est pleinement lancée et que les premiers frémissements post-crise se font sentir, Luxembourg Telecom réfléchit à apporter de nouvelles solutions pour la partie mobile. «Nous envisageons soit de développer un partenariat et devenir ainsi un MVNO (un opérateur de réseau mobile virtuel, ndlr.), soit de postuler pour la quatrième licence GSM», déclare le CEO de Luxembourg Telecom. De plus, et afin d’offrir un maillage complet du pays, Luxembourg Telecom étudie la possibilité d’agrandir son ring actuel en interconnectant les quelque 140 points de présence (POP).

Plus d’ouvertures

Mais à ses yeux, pour améliorer encore davantage la situation, il faudrait que l’opérateur historique fluidifie quelque peu ses relations avec les opérateurs alternatifs. Si, comme le souhaite le gouvernement, le Luxembourg a vocation à devenir un centre d’excellence européen en traitement de l’information, il est important qu’il y ait un marché plus concurrentiel qu’actuellement. «Les entreprises qui viennent investir dans notre pays cherchent à avoir de la redondance au niveau des opérateurs et des prix compétitifs comparativement aux autres pays, ajoute Jérôme Grandidier. Or les entreprises ont pour la grande majorité le sentiment qu’il n’y a qu’un seul opérateur. A terme, cela peut empêcher certaines sociétés de s’installer sur notre territoire.»

C’est pour cela que Jérôme Grandidier salue d’autant plus les initiatives de Jean-Claude Bintz qui a, entre autres, lancé deux opérateurs alternatifs sur le marché (Tango puis Vox, devenu entre-temps Orange) de la téléphonie mobile. «J’apprécie également beaucoup la personne qui a de nombreuses qualités humaines et qui aujourd’hui, avec son fonds Sting, continue à investir localement pour aider les entrepreneurs à développer leurs activités.»