Le Luxembourg consomme proportionnellement plus de champagne de prestige que ses voisins. (Photo: Julien Becker / archives )

Le Luxembourg consomme proportionnellement plus de champagne de prestige que ses voisins. (Photo: Julien Becker / archives )

Avec 1,06 bouteille de champagne par an et par habitant, le Luxembourg est le premier pays importateur par tête. On sait bien qu’il faut nuancer ce chiffre par les ventes aux frontaliers et voyageurs, mais le score reste important.

Le volume est stable par rapport à l’année dernière (autour de 650.000 bouteilles), mais le marché luxembourgeois se caractérise par l’importance des champagnes à plus forte valeur ajoutée. «Les rosés représentent 6,3% de parts de marché, c’est deux fois plus qu’en Belgique, et les millésimés comptent pour 3,3% du marché, soit trois fois plus qu’en Belgique», constate Grégoire van den Ostende, directeur du bureau Benelux du Comité interprofessionnel du vin de Champagne.

Chaque année, à l’approche des fêtes, il vient présenter les tendances globales d’un marché qui se porte plutôt bien et qui représente à l’échelle mondiale 4,5 milliards d’euros annuels, dont 2,4 à l’export. Ainsi, pour les neuf premiers mois de l’année, les expéditions sont en hausse de 2,8% et s’établissent à 186,4 millions de bouteilles. Si le marché français est mature et stable (presque la moitié des expéditions), les pays de l’Union européenne progressent de 4% (23,8% des expéditions) et les pays tiers connaissent une hausse de 5,1% (27% des expéditions).

Pour revenir au Luxembourg, il est impressionnant de constater que 213 marques de champagne sont vendues chez nous, mais que les cinq premiers vendeurs trustent 47,5% du marché. «Les pays producteurs de vins effervescents, comme le crémant au Luxembourg, le cava en Espagne ou le Sekt en Allemagne, se caractérisent par une forte consommation de champagne également», note Grégoire van den Ostende.

Le représentant a tenu à rappeler l’importance du secteur qui représente 4% du vignoble français (sur 219 communes), 30.000 emplois directs et 120.000 travailleurs saisonniers, 13% en volume de la consommation mondiale des vins effervescents. Outre sa limitation géographique précise, qui est cependant appelée à évoluer, le vignoble champenois a ceci de particulier qu’il est en très grande majorité (90%) détenu par 15.800 vignerons, mais que seul un tiers d’entre eux élève et commercialise son propre champagne, le reste vendant son raisin aux 300 maisons de champagne.

Protection et promotion de l’appellation

Une des missions du Comité interprofessionnel est la défense de l’appellation «champagne». Pour cela, des accords sont signés avec différents pays pour qu’aucun autre vin (ni autre produit) ne puisse porter le nom de champagne. Après la Chine et le Brésil, c’est le Vietnam qui a signé l’accord qui protège désormais l'indication géographique. Mais ni les États-Unis, ni la Russie ne font partie des États signataires et produisent l’un le California Champagne et l’autre le Champanskoe.

Sur un terrain plus réjouissant, la candidature auprès de l’Unesco pour inscrire «Coteaux, Maisons et Caves de Champagne» sur la liste du patrimoine mondial a été acceptée en juillet 2015. Le dossier avait été établi en 2007 et entend valoriser l’ensemble des aspects de la zone AOC Champagne.

Cette nouvelle reconnaissance devrait non seulement attirer des touristes dans la région, mais aussi renforcer l’unicité et la typicité de la production de la région. «Il est toujours important de mieux faire connaître le champagne dans son ensemble. C’est pour cela que nous avons mis en place un programme d'e-learning», s’enthousiasme Grégoire van den Ostende. Le site est destiné autant aux amateurs novices qu’aux professionnels et permet d’apprendre tout sur le champagne à travers des explications et des questions. Cet outil de formation ludique est prolongé par la mise en valeur d’ambassadeurs du champagne (restaurateurs, journalistes, formateurs…) qui participent à des concours où ils testent leurs connaissances.

Article issu d'Explorator.