Il ne sera peut-être pas nécessaire de construire le 3e radar à l'aéroport. (Photo: ANA)

Il ne sera peut-être pas nécessaire de construire le 3e radar à l'aéroport. (Photo: ANA)

En arrivant le 1er juillet prochain dans son bureau à la Direction de l’aviation civile (DAC), Christiane Weidenhaupt aura une priorité, celle de trancher une fois pour toutes la question de la construction ou non du troisième radar de l’aéroport (TAR 3), au nord du pays, à Wahlhausen. 

La semaine dernière, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch (Déi Gréng), a reçu l’étude demandée en janvier à l’Administration de la navigation aérienne (ANA) pour déterminer, selon ses déclarations à paperJam.lu, «si une autre alternative existe à la construction du troisième radar pour l’aéroport». Six mois plus tard, l’analyse a conclu que oui, il y a bien une alternative à TAR 3, ce qui, de fait, permettrait la construction par la SEO d’un parc de sept éoliennes à Hosingen. Car ce projet est en suspens, tant que le sort définitif du radar n'est pas réglé: la présence du radar à proximité aurait rendu ces installations impossibles en raison des interférences entre les deux. 

L’ANA a également transmis son étude à la DAC pour appréciation et peut-être aussi décision, dans l’hypothèse où François Bausch se retrancherait derrière la position de la nouvelle directrice de l'aviation civile, Christiane Weidenhaupt. On attend d’ailleurs sous peu la prise de position du ministre du Développement durable et des Infrastructures, qui a été sollicité par les députés CSV Émile Eicher et Marco Schank: «L’installation du radar», demandent-ils, «retardée de plusieurs années, est-elle toujours d’actualité? Dans la négative, dans quel délai le processus d’autorisation du parc éolien peut-il être clôturé?»

Gâchis à 5 millions d'euros

Quoi qu’il en soit, la non-construction du radar pourrait arranger tout le monde, mis à part son fabricant italien, Selex Sistemi Integrati, et la firme luxembourgeoise chargée de l’installer, Sogel. Le radar avait été acheté et livré il y a plus de sept ans (donc la technologie n’est plus à la pointe), mais il ne fut jamais déballé de ses cartons d’origine.

Côté gouvernement, la mise en place du parc éolien à Wahlhausen devrait contribuer à l’atteinte des objectifs fixés dans le plan national en matière d’énergies renouvelables. Quant à la sécurité aérienne, il lui serait peut-être avantageux de nouer des accords avec les autorités étrangères pour louer des capacités sur des radars de proximité, comme l’avait laissé entendre François Bausch en janvier: «Il y a peut-être d’autres possibilités, notamment celle de signer une convention avec un radar étranger situé dans la région», avait ainsi souligné le ministre dans un entretien à paperJam.lu.

Reste que, construit ou pas, l’histoire du TAR 3 sera celle d’un énorme gâchis financier, un tel radar ayant coûté environ 5 millions d’euros aux contribuables luxembourgeois. On ne connaît pas non plus, en cas d'enterrement du 3e radar, la réaction de Selex et de son représentant au Luxembourg pour la perte de ce marché.