La décision de mettre en œuvre un tram capable de circuler à 100km/h entre Luxembourg-ville et Esch-Belval à l’horizon 2035 devra être prise par le prochain gouvernement. (Photo: Mike Zenari / archives)

La décision de mettre en œuvre un tram capable de circuler à 100km/h entre Luxembourg-ville et Esch-Belval à l’horizon 2035 devra être prise par le prochain gouvernement. (Photo: Mike Zenari / archives)

Pleinement intégré dans la stratégie Modu 2.0 présentée fin mai et sa volonté de mettre en place un aménagement du territoire «organisé et harmonieux», le projet de tram rapide entre Luxembourg-ville et Esch-Belval se veut une réponse «efficace» à la problématique de la mobilité à l’horizon 2035.

Une date marquée, selon le scénario moyen du Statec, par une croissance annuelle moyenne de 3% du PIB, synonyme de 20.000 déplacements quotidiens en transports en commun. Contre 5.500 à l’heure actuelle.

Des estimations jugées «fiables» et qui prennent en compte le développement futur du Ban de Gasperich, des quartiers de Merl et de Cessange, mais aussi des friches d’Esch-Schifflange et du site d’Esch-Belval. Soit un axe qui devrait voir la demande en mobilité augmenter de 55% au cours des 15 prochaines années. Pour répondre à cette croissance de l’emploi et de la population, la solution retenue par les planificateurs du ministère du Développement durable et des Infrastructures, sur base de l’étude réalisée par l’entreprise Transport Technologie Consult, prendra donc la forme de rames identiques à celles qui roulent au Kirchberg et prochainement jusqu’à la place de l’Étoile.

Circulation à 70km/h partiellement dans la capitale

Les projets de «super-bus» et de monorail, analysés sur base des données recueillies pour l’étude Luxmobil et des projections de croissance, se sont donc révélés inadaptés. Notamment en ce qui concerne les capacités de transport - trop importantes - ou dans la volonté d’intégrer le futur moyen de transport au tissu urbain. Si la décision de mettre en œuvre ce projet reviendra au prochain gouvernement, les fonctionnaires du MDDI prévoient d’ores et déjà une réalisation en trois phases, étalées entre 2028 et 2035.

Comme évoqué fin mars, le premier tronçon ferait la connexion entre la capitale et le pôle d’échange de Foetz, situé à proximité de l’actuelle zone d’activité, appelée à se développer. Les rames circuleraient ainsi à 100km/h sur la majeure partie du tracé, mais pourraient également rouler à 70km/h dans une partie de la capitale. Dans le cadre notamment du projet de Porte de Hollerich.

Le deuxième tronçon, lui, ferait la jonction entre Foetz et les friches d’Esch-Schifflange qui doivent bénéficier d’un aménagement «complémentaire» à celui d’Esch-Belval. Le troisième, enfin, doit traverser Esch-sur-Alzette pour desservir l’université et le pôle de recherche qui y est associé.

Présentation du phasage envisagé pour la mise en oeuvre du tram rapide.

Parmi les recommandations présentées ce lundi figurent notamment la volonté de mettre en place «un tracé aussi direct et rapide que possible» entre les friches de Schifflange et le réseau de la capitale ou bien encore la mise en place de «correspondances efficaces avec le réseau de bus à haute capacité prévu dans le Sud». Puisqu’aucune étude technique n’a été réalisée, aucun chiffre n’a été avancé pour l’instant, cette procédure devant incomber au prochain locataire de la Héichhaus, après présentation et concertation avec les communes concernées.

Selon les prévisions avancées par le bureau d’études, le temps de trajet «entre la place du Benelux à Esch-sur-Alzette et la place de l’Étoile à Luxembourg-ville sera de 37 minutes, contre 35 minutes entre le pôle d’échange de Foetz et la place de l’Étoile ou 20 minutes entre ce pôle et la Porte de Hollerich».

À noter que ce n’est pas la première fois qu’un projet de liaison a été proposé, l’idée ayant été notamment présente en 2004 dans le «concept intégré des transports et du développement spatial pour le Luxembourg». La volonté était alors de construire une ligne ferroviaire classique entre la capitale et Esch-sur-Alzette via Leudelange et Foetz. Une idée finalement rejetée par la coalition CSV-LSAP de l’époque qui estimait que l’investissement était trop élevé par rapport au bénéfice réel.