Claude Wiseler et Marc Angel sont en désaccord au sujet d’une présidence unique au sein de l’UE. (Illustration: Maison Moderne)

Claude Wiseler et Marc Angel sont en désaccord au sujet d’une présidence unique au sein de l’UE. (Illustration: Maison Moderne)

Pour: «Une très bonne idée», selon Claude Wiseler.

La fusion des postes de président de la Commission européenne et de président du Conseil européen plaît à Claude Wiseler: «Je trouve que c’est une très bonne idée, car elle a plusieurs avantages.» D’une part, cela rendrait le processus décisionnel plus efficace et cela «préciserait» la représentation de l’Union européenne vers l’extérieur. Le prétendant au poste de Premier ministre luxembourgeois estime que fusionner les deux présidences, «cela donnerait à l’Union européenne un visage, un visage unique». Selon lui, «c’est exactement ce qui manque à l’Union européenne dans sa complexité actuelle», sans compter que cela «revaloriserait» les institutions européennes de manière générale.

D’autre part, il y a la question de l’équilibrage entre les institutions: «Le président de la Commission est responsable par rapport au Parlement européen et il faut redéfinir le poids de cette institution.» Claude Wiseler juge qu’en cas de présidence unique, la séparation des pouvoirs serait garantie tant que le Parlement européen préserve une «fonction de contrôle» sur la Commission. D’après lui, le Parlement pourrait même avoir plus de poids avec un président fusionné. En revanche, il reconnaît qu’«évidemment» il faudrait voir comment ces nouveaux postes couleraient dans la structure institutionnelle de l’Union européenne, « car il y a aussi cette idée d’un commissaire européen en tant que ministre des Finances de l’UE».

  

Contre: Pour Marc Angel, il est nécessaire de «préserver l’équilibre entre les institutions».

«De prime abord, c’est une bonne idée qui semble logique. Dans le temps, les Américains se plaignaient en effet que l’Union européenne n’avait pas de ligne téléphonique unique», avant d’exprimer son scepticisme par rapport à l’idée de fusionner les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen. Pour commencer, le député socialiste avertit que concentrer trop de pouvoir entre les mains d’une personne risquerait de déséquilibrer l’Union européenne.

Or, dans le contexte actuel de sortie de crise et de Brexit, plutôt que de «s’embourber» dans des discussions institutionnelles, il vaudrait mieux stabiliser l’existant. Marc Angel explique que l’Union européenne n’est pas une fédération ou confédération, mais une association volontaire d’États et il souligne l’importance de «l’équilibre entre les différents piliers». Il se souvient de l’époque où Angela Merkel et Nicolas Sarkozy négligeaient la méthode communautaire: «La Commission veille – de manière assez neutre – à l’équilibre entre les petits et les grands États, entre les plus riches et les plus faibles.

En fusionnant le président de la Commission et celui du Conseil, je crains que l’on retombe dans la méthode intergouvernementale», avertit le député du LSAP. Si l’on souhaite faire avancer les dossiers ou réduire les situations de blocage, il faudrait plutôt, selon Marc Angel, discuter des «majorités». En d’autres termes, des modalités de vote au Conseil.