Le secteur du nettoyage concerne surtout les femmes, en majorité frontalières.  (Photo: Freestock)

Le secteur du nettoyage concerne surtout les femmes, en majorité frontalières.  (Photo: Freestock)

Le ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Économie sociale, Nicolas Schmit, estime qu’il «n'y a pas lieu de contrôler le secteur du nettoyage plus qu'un autre». Le ministre LSAP s’est exprimé dans une réponse à la question parlementaire lancée par le député Déi Lenk, Justin Turpel.

Ce dernier avait en fait soulevé une série de questions, liées au respect du droit du travail dans les entreprises du secteur. «Le personnel occupé dans le nettoyage, quelque 8.000 personnes, surtout des femmes et en majorité des frontalières, de même que leurs délégués et les organisations syndicales, se plaignent de plus en plus du non-respect de dispositions du droit de travail dans ce secteur», relayait-il.

Selon les sources du député de gauche, les problèmes concernent notamment «le (non)respect du repos hebdomadaire, la (non)rémunération correcte des heures supplémentaires prestées, la conclusion répétée de contrats de travail à durée déterminée au-delà des limites prévues par le code du travail (par exemple en engageant des remplaçants temporaires sous CDD répétés au lieu de remplaçants permanents sous CDl). Il est essentiel de savoir que très souvent les travailleuses concernées se voient dans l'impossibilité de contester individuellement le non-respect de ces dispositions, par crainte de sanctions cachées.»

63 contrôles approfondis en trois ans

L’Inspection du Travail et des Mines (ITM) étant là pour mener la vie dure aux comportements au ban du droit, quels constats ont été faits sur le terrain?

Le ministre souligne qu’il n’a «jamais été sollicité directement dans ce contexte». Toutefois, au vu des contrôles effectués par l’ITM et des problèmes qui, de fait, existent «dans le secteur, comme d'ailleurs dans d'autres aussi», Nicolas Schmit pense que le sujet «sera certainement abordé dans le cadre de prochaines entrevues avec les parties intéressées».

Selon les donnés fournies par l’Inspection, 63 contrôles approfondis ont été menés aurpès d’entreprises de ce secteur, au cours des trois dernières années. Les problèmes principaux qui ont été constatés concernaient effectivement le non paiement de salaires, le non respect du repos hebdomadaire ou le renouvellement de CDD, mais aussi les contrats de travail pour les salariés à temps partiel, le calcul de l'indemnité de congé, le calcul des frais de déplacement, l'octroi du congé annuel ou le harcèlement moral.

Mais ces problèmes «existent également dans d'autres secteurs». Dès lors, si le nettoyage n’est pas à surveiller spécifiquement, cela n’empêche pas de prévoir davantage de vigilance pour lutter contre les comportements abusifs. «Les dernières années, le personnel de contrôle de l'ITM a été constamment augmenté», évoque le ministre Schmit. «Cette augmentation d'effectifs sera continuée, dans la limite des crédits budgétaires, et ce afin de garantir des contrôles efficaces dans tous les secteurs d'activité et de lutter contre le dumping social».