Marc Binsfeld  (Photo: Julien Becker)

Marc Binsfeld  (Photo: Julien Becker)

Marc Binsfeld, en digne héritier de l’entreprise paternelle, a su donner, en un peu plus de deux décennies, une vigueur nouvelle à l’agence Binsfeld, que la crise a à peine contrariée. Mais dans ce jeune secteur en constante évolution, l’action doit se compléter d’une large réflexion, gage d’un avenir maîtrisé.

Sur les pas de son père Guy, Marc Binsfeld a pris les rênes de la société éponyme, fin des années 80. Cette carrière, épousant les contours d’un secteur d’activité alors en pleine mutation, a surfé sur une vague de développements à peine interrompue par la récente crise. «Nous avons connu dans un premier temps un manque de croissance qui s’est traduit par une certaine stabilité», témoigne Marc Binsfeld.

Gel des embauches, non-remplacement des départs, la société s’est pris le temps de la réflexion, tout en anticipant un avenir dont les inconnues sont légion. «Le monde des médias est en perpétuel changement. La crise n’a donc pas foncièrement modifié notre perception de l’avenir», reconnaît-il.

Vers l’excellence

Ce moment de remise en question s’avère donc primordial pour toute société de communication qui se doit de s’orienter vers de nouveaux domaines d’activité, tout en peaufinant les secteurs actuels.

Les nouveaux médias et les médias sociaux viennent bousculer les certitudes qui n’étaient que très peu nombreuses dans un secteur qui a énormément gagné en professionnalisme, mais qui manque encore logiquement de recul dans son environnement local. En une vingtaine d’années, Marc Binsfeld constate que – même si les différentes entités du secteur de la communication que sont les agences, les médias et les annonceurs, ont gagné en rapprochement – «il faut continuer à favoriser le dialogue entre ces trois acteurs et faire prendre conscience que nous faisons partie intégrante d’un secteur à part entière».

La jeunesse primesautière du monde de la communication a fait place à une posture résolument plus mature et professionnelle, qu’il faut encore développer pour que ce secteur puisse, dans son ensemble, croître et se fédérer autour de valeurs communes.
Cette prise de conscience pleine et entière de tous les acteurs de la communication ne pourra que renforcer les fondations, il est vrai déjà bien stables, d’un secteur en perpétuel renouveau, mais dont l’histoire se conjugue encore au présent.

Qui se souvient encore des pionniers qui ont marqué de leur sceau les bases de la communication «made in Luxembourg»? Si Marc Binsfeld rend ainsi hommage à Guy Binsfeld et Léo Reuter, fondateurs de la première agence de communication (Interpublicité, aujourd’hui Interpub’), il n’en oublie pas pour autant le rôle important de Will Kreutz qui a su, au début des années 80 (avec la création de Made by Sam’s), redynamiser le secteur.  

Et que penser de la branche du design, dont les principaux acteurs ayant su insuffler un nouvel élan sont, selon Marc Binsfeld, des «jeunots» tels Tom Gloesener et Silvano Vidale? Que l’avenir appartient au monde de la communication, à condition qu’il sache s’en saisir…