La mobilité, multiformes, doit se coordonner avec les voisins, le plus en amont possible. (Photo : David Laurent / Wide / archives)

La mobilité, multiformes, doit se coordonner avec les voisins, le plus en amont possible. (Photo : David Laurent / Wide / archives)

Le ministre wallon de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité, l’Écolo Philippe Henry, pourra prochainement signer avec son homologue luxembourgeois, Claude Wiseler, un protocole d’accord concernant la mobilité transfrontalière. Un SMOT, comme il en existe un avec la Lorraine.

On attend la date exacte. Et la signature de l’acte. Mais un accord a été trouvé, entre le cabinet du ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry (Écolo) et l’administration luxembourgeoise, dirigée par le ministre Claude Wiseler. Il s’agit d’élaborer un Schéma de Mobilité transfrontalière (SMOT), dans une stratégie commune, concrète et inscrite dans les réalités de la Grande Région.

Lors d’une récente soirée d’information, organisée par les syndicats de gauche (FGTB et OGBL) à Arlon, en présence notamment des deux protagonistes ministériels, les intervenants ont fait le point sur les sempiternels problèmes que rencontrent la majorité des 30.000 frontaliers belges, qui se rendent quotidiennement au Grand-Duché.

Transports publics redondants

La saturation des axes routiers n’est pas un vain mot. Et la coordination des transports publics n’est pas optimale à l’heure actuelle, a-t-on encore entendu. Selon le député provincial du Luxembourg belge, Daniel Ledent, « il y a même des endroits où les bus luxembourgeois et les TEC (transports en commun) wallons se font concurrence », des opérateurs privés roulant, de part et d’autre, avec le soutien des pouvoirs publics. Une redondance inadéquate, alors que certaines zones limitrophes restent peu, ou mal couvertes.

Une étude va être commandée à un consultant externe, afin de servir de feuille de route à une coordination efficace entre les parties, « dans une logique de complémentarité, d’attractivité et de performance ». L’étude tiendra compte des documents wallons de planification de l’espace régional et des plans d’aménagement luxembourgeois. L’un des objectifs est de permettre une augmentation progressive du transfert modal, de la voiture individuelle vers des moyens de transport alternatifs, avec les outils adaptés en soutien (transports publics, covoiturage, mobilité douce, parkings-relais, etc.).

Freins politiques et tarifaires

À Arlon, le ministre Claude Wiseler, en évoquant la piste du Smot avec la Wallonie, a confirmé que l’établissement d’une telle stratégie avec la Lorraine française a permis d’améliorer considérablement la situation en ce qui concerne la mobilité transfrontalière.

Cela étant, ce ne sera pas simple avec le voisin belge, les différents niveaux de pouvoir étant parfois autant de freins. Les bus TEC et les infrastructures routières principales dépendent de la Wallonie. Mais la politique ferroviaire dépend de l’État fédéral. Pour qu’un Smot soit vraiment efficace, il faudrait donc que le gouvernement fédéral et la SNCB y soient associés.

L’une des questions épineuses pourrait alors être traitée ; le coût, souvent répulsif, du train belge dès qu’il faut entrer dans une logique de tarifs transfrontaliers. Un exemple, cité lors du débat à Arlon, est éclairant : un ticket de train Arlon-Trèves coûte 55 €, mais ce n’est pas de la faute de la Bundesbahn, puisqu’un aller de Trêves à Poznań, en Pologne, soit plus de 1.000 kms, ne coûte que 34 euros.