Au 1er janvier 2018, 216 entreprises, administrations et associations ont signé des conventions avec le Verkéiersverbond pour délivrer des mPass à leurs salariés. (Photo: Sven Becker/Archives)

Au 1er janvier 2018, 216 entreprises, administrations et associations ont signé des conventions avec le Verkéiersverbond pour délivrer des mPass à leurs salariés. (Photo: Sven Becker/Archives)

Le changement de paradigme autour de la mobilité poursuit son chemin. Alors que la voiture est utilisée dans 69% des trajets effectués, selon les résultats de la récente étude Luxmobil, les efforts pour promouvoir la mobilité douce et les transports en commun se poursuivent. Dernier exemple en date: l’annonce par Lydie Polfer (DP), bourgmestre de Luxembourg-ville, de la gratuité du mPass pour l’ensemble des quelque 4.000 fonctionnaires de la commune désireux de délaisser leur véhicule pour le bus ou le train afin de se rendre à leur travail. Un geste pas si symbolique qu’il n’y paraît au premier abord, 80% des fonctionnaires communaux de la capitale résidant hors de la commune.

Selon les données fournies mardi par Gilles Dostert, directeur du Verkéiersverbond, la communauté des transports du Grand-Duché, 19.354 mPass répartis dans 216 organismes – entreprises, administrations, associations – seront en activité au 1er février prochain. Des entreprises «qui possèdent au total 113.605 salariés dont 17%  disposent d’un abonnement annuel aux transports en commun via une simple carte», précise le directeur qui se félicite «de la tendance observée ces derniers mois». [UPDATE: Ce sont bel et bien les 206 entités qui possèdent une convention avec le Verkéiersverbond qui représentent 113.605 salariés et non le nombre total de salariés abonnés au mPass comme précédemment écrit. Ce qui représente 5% des salariés actifs au Grand-Duché.]

56% de clients représentent des entreprises privées

Car si le nombre total de mPass flirte désormais avec la barre des 20.000, il était de 13.000 un an plus tôt. Une croissance liée non seulement à l’accord salarial pour les fonctionnaires de l’État de décembre 2016 qui prévoit la prise en charge partielle des 440 euros annuels de l’abonnement, mais aussi par la demande de plus en plus d’entreprises, désireuses d’apporter des solutions aux problèmes de mobilité de leurs salariés.

«56% de nos clients sont des acteurs privés», révèle Gilles Dostert, qui indique que ces derniers sont aussi bien «de toutes petites entreprises qui ont acquis le minimum de trois mPass aux grands employeurs qui peuvent acheter plus de 1.000 abonnements annuels». À noter que le tarif pratiqué par le Verkéiersverbond prend en compte non seulement le nombre d’abonnements souscrits – avec une réduction pouvant aller jusqu’à 30% –, mais aussi le nombre de personnels des différentes instances.

Blocages autour de l’interopérabilité

Des frais qui ne concernent cependant que ceux liés à l’abonnement aux transports en commun luxembourgeois, les salariés frontaliers devant acquérir des produits complémentaires, baptisés Flex Pass.

La question de l’interopérabilité, à savoir la possibilité d’utiliser un même et seul abonnement pour passer les frontières, fait partie des objectifs visés, mais ne devrait pas voir le jour dans un horizon immédiat. «Cet aspect se révèle être particulièrement délicat, car contrairement au Luxembourg ou à l’Allemagne, il existe différents acteurs en Belgique et en France qui ne gèrent qu’un aspect de la mobilité sur leur territoire», détaille le directeur du Verkéiersverbond en référence notamment aux problèmes rencontrés autour de la question du paiement uniformisé entre pays frontaliers.

Même si Gilles Dostert juge que «la digitalisation de l’économie encouragée par la Commission européenne devrait permettre de lever ces barrières», la mise en place d’une solution unique «prendra du temps»...