Martine Hansen, aux côtés de Jean-Claude Juncker, samedi, annonce être prête à nager dans le bain où elle a été plongée. (Photo: rtl.lu)

Martine Hansen, aux côtés de Jean-Claude Juncker, samedi, annonce être prête à nager dans le bain où elle a été plongée. (Photo: rtl.lu)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce du remaniement ministériel de samedi n’a pas déclenché une avalanche de réactions et de commentaires. Peut-être l’effet «week-end». Peut-être aussi une certaine appréhension de se prononcer sur un sujet qu’on ne maîtrise pas.

Car pour ce qui est de l’effet de surprise, la nomination de Martine Hansen, 47 ans, aux fonctions de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, tient le haut du pavé. Personne ou presque ne connaît vraiment la future ex-directrice du Lycée technique agricole d’Ettelbruck (elle occupait cette fonction depuis 2006 et son mandat venait d'être renouvelé le 9 avril dernier).

C’est à peine si l’on sait, depuis samedi, qu’elle sait nager. «On m’a jeté dans le bain. Maintenant, il faut nager. Et je sais le faire» a-t-elle expliqué samedi, aux côtés de Jean-Claude Juncker, lors de la conférence de presse qui a présenté les deux nouvelles têtes de l’exécutif.

Cette nomination est d’autant moins attendue qu’elle ne constituait pas vraiment le premier choix de Jean-Claude Juncker, qui avait d’abord pensé à Betty Fontaine. Mais la CEO de la Brasserie Simon n’a, semble-t-il, finalement pas donné suite à cette proposition.

Contacté par paperjam.lu, Rolf Tarrach, le recteur de l’Université, s’est abstenu de tout commentaire, faute de bien connaître Mme Hansen. Gilles Schlesser, directeur de Luxinnovation, s’est montré un peu plus «Je salue sa nomination», a-t-il expliqué à paperJam.lu. «J’estime qu’elle apportera l’esprit scientifique dit critique ainsi que la volonté et la détermination nécessaires pour faire réussir un des secteurs cruciaux pour l’avenir de notre pays. Je lui souhaite bonne chance dans l’exécution de ses responsabilités.»

Assermentation ce mardi, à 10h

Dès dimanche soir, les deux principaux partis de l’opposition, le DP et Déi Gréng, avaient réagi sur l’antenne de RTL. Xavier Bettel (DP) a notamment regretté le choix d’Octavie Modert en tant que ministre de la Justice. Une fonction pour laquelle il aurait préféré voir l’ancien rapporteur du budget Gilles Roth. Une position qui rejoint celle de nombreux avocats, qui ne se privent pas de critiquer, sous couvert d’anonymat, cette décision.

François Bausch (Déi Gréng) n’a pas manqué, pour sa part, de regretter un choix avant tout stratégique qui n’est en rien «bon pour le pays». Quant au LSAP, par la voix de son président, Alex Bodry, il s’est contenté d’indiquer que ce remaniement était du fait du CSV et que le parti socialiste n’avait rien à y (re)dire.

Ce lundi matin, Jean-Claude Juncker a rencontré le Grand-Duc pour lui soumettre le nom de ses nouveaux ministres. À la suite de quoi, en début d’après-midi, Marie-Josée Jacobs et François Biltgen se sont également rendus au Palais grand-ducal pour leur audience de congés.

Demain matin, à 10h, Martine Hansen et Marc Spautz prêteront serment devant le Grand-Duc et intègreront ainsi officiellement le gouvernement luxembourgeois pour, au minimum, les 13 prochains mois.