Dans ce numéro, le Land revient notamment sur les deux nouvelles bières «luxembourgeoises» lancées ces dernières semaines. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Dans ce numéro, le Land revient notamment sur les deux nouvelles bières «luxembourgeoises» lancées ces dernières semaines. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Le débat sur la croissance économique qui marque la campagne électorale est vieux de vingt ans. C’est l’ancien Premier ministre chrétien-social Jean-Claude Juncker qui l’inventa en 1997, forgeant le terme de «mur des retraites», puis, en 2001, son corollaire, «l’État des 700.000 habitants». Le débat se résume au faux dilemme qui est de soit accepter un abaissement du niveau des retraites, soit de voir la culture et la nature luxembourgeoises menacées par les immigrés et les frontaliers – les étrangers. La discussion est reprise chaque fois que les législatives se déroulent au cours d’une conjoncture ascendante. Quand la conjoncture se porte moins bien, les partis politiques cherchent plutôt des moyens pour détourner le droit européen et priver les frontaliers de transferts sociaux. Dès sa nomination en 2016, la tête de liste nationale du CSV Claude Wiseler a commencé, sous le regard bienveillant des milieux écologistes, à semer une panique malthusianiste, tandis que le ministre de l’Économie Étienne Schneider (LSAP) propose une alternative libérale et technophile sous le couvert de l’idéologie pas moins régressive d’un Jeremy Rifkin. 

Land

Nablabs et nolos

Deux nouvelles bières «luxembourgeoises» lancées endéans deux semaines – Diekirch vient de présenter sa «0,0», bière sans alcool, le fruit d’un travail de recherche et d’essais de deux ans et demi. Chez Diekirch, filiale du plus grand groupe brassicole mondial, AB Inbev, on compte élargir l’offre de boissons sans ou à faible taux d’alcool, car la jeune clientèle, très consciente de sa nutrition, rechercherait cela. Bofferding introduit la Battin brune, bière foncée à 7,2% d’alcool, et recommande de la déguster avec du foie gras, du brie ou du gâteau au chocolat. Les deux produits constituent des manières différentes de réagir au même problème (du point de vue d’un brasseur): les gens boivent moins de bière…

Les accapareurs de terres

C’est un de ces paradoxes statistiques luxembourgeois: selon le Service d’économie rurale, la surface agricole utilisée n’a cessé d’augmenter. Malgré une pression foncière énorme, elle serait passée de 126.000 à 130.000 hectares entre 1990 et 2017. Mais cette hausse globale cache une réalité plus embrouillée. La disparition de surfaces agricoles au Luxembourg a été surcompensée par un accaparement des terres en région frontalière. Les paysans luxembourgeois y exploitent entre-temps 7.800 hectares. Et encore, c’est sans compter les milliers d’hectares achetés par des agriculteurs grand-ducaux dans les pays de l’Est. En 2017, trois paysans se sont ainsi associés pour acheter 720 hectares dans l’enclave russe de Kaliningrad. Le Land thématise les effets pervers de la pression foncière sur la terre agricole qui transforme les évincés en évinceurs.