Jacques Pütz, CEO de Luxhub, est déjà en contact avec d’autres banques qui veulent utiliser la nouvelle plate-forme (Photo: DR)

Jacques Pütz, CEO de Luxhub, est déjà en contact avec d’autres banques qui veulent utiliser la nouvelle plate-forme (Photo: DR)

La directive PSD2 est entrée en vigueur en janvier dernier. Un de ses objectifs est d’ouvrir les portes du secteur financier à de nouveaux acteurs, du type fintech. Mais pour qu’ils puissent, eux aussi, offrir de nouveaux services, la directive leur prévoit un accès aux comptes bancaires de citoyens européens, pour autant que ceux-ci aient marqué explicitement leur accord. Or, cette connexion aux données bancaires n’est pas évidente étant donné la diversité des standards, des modalités d’enregistrement et d’accès. Tout cela placé dans un contexte de sécurité de plus en plus forte et de protection des données personnelles.

Limiter coûts et contraintes

Pour les banques, il s’agit d’une nouvelle révolution. Elles doivent désormais permettre un accès sécurisé aux données de leurs clients à ces nouveaux acteurs. Et pour ce faire, elles doivent mettre en place des API (application programming interface), des plates-formes informatiques qui jouent les interfaces entre les différents intervenants.

Nouvelles contraintes, nouvelles sources de coûts. C’est donc pour les limiter que quatre acteurs financiers luxembourgeois – la BCEE, BGL BNP Paribas, Banque Raiffeisen et Post Luxembourg – se sont associés pour créer la nouvelle société LuxHub qui aura pour mission de développer un API commun. «La réflexion a été entamée en 2017. Comme il ne s’agit pas d’un outil concurrentiel mais simplement d’une obligation, ces quatre acteurs ont jugé intéressant de mutualiser la plate-forme», explique Jacques Pütz, son CEO.

Mais nous avons besoin de trois mois de tests et le régulateur demande trois autres mois pour valider la solution.

Jacques Pütz, CEO de LuxHub

Une fois la plate-forme opérationnelle, LuxHub devra assurer la surveillance, contrôler les acteurs et veiller à la sécurité des données. Il ne s’agit donc pas simplement de développer un outil qui vivra sa propre vie. «Notre objectif n’est pas non plus de limiter son usage aux quatre actionnaires actuels, poursuit le CEO. Nous serons un fournisseur de services pour d’autres banques luxembourgeoises ou européennes qui voudraient passer par notre solution.» Il précise d’ailleurs avoir déjà de nombreux contacts avec des institutions intéressées à rejoindre la plate-forme.

Récemment créée, LuxHub emploie 10 personnes et s’active à créer le futur API. Officiellement, les banques doivent être prêtes pour la mi-septembre 2019. «Mais nous avons besoin de trois mois de tests et le régulateur demande trois autres mois pour valider la solution. Nous serons donc en ordre de marche le 14 mars 2019», précise Jacques Pütz. La nouvelle plateforme sera logée chez EBRC (Post Group), et est perçue comme un nouvel outil destiné à améliorer la performance de la Place. À terme, le responsable de LuxHub prévoit d’ailleurs d’étendre les activités à d’autres services communs que la directive PSD2.