Comme le navigateur portugais auquel il rend hommage et qui fut le premier à réaliser un tour du monde au XVIe siècle, le télescope géant Magellan (Giant Magellan Telescope - GMT) a l’âme d’un explorateur. Il ne s’agit plus de parcourir les océans, mais d’observer ce qu’il se passe aux confins de l’univers. Composé de sept gigantesques miroirs de 8,4m de diamètre, le GMT se veut dix fois plus puissant que le célèbre télescope spatial Hubble.

Chaque miroir est composé de 20 tonnes de verre qu’il a fallu liquéfier, puis couler dans un gigantesque moule avant de façonner et de polir l’ensemble. Cette dernière phase requiert à elle seule trois ans d’efforts et un luxe de précautions pour aboutir à une précision équivalente à un vingtième de longueur d’onde de la lumière.

Premières générations d’étoiles

Haut perché à 2.400m d’altitude dans la Cordillère des Andes, sur le site de Las Campanas au Chili, le GMT viendra compléter deux autres télescopes Magellan plus petits déjà en fonction. L’implantation ne doit rien au hasard, les astrophysiciens recherchant un lieu exempt de pollution lumineuse, idéal pour l’observation du ciel.

Le projet financé par un consortium d’universités américaines et australiennes vise à voir toujours plus loin et donc remonter le temps pour tenter d’observer les premières générations d’étoiles et de galaxies, nées il y a 13 milliards d’années, juste après le Big Bang. Le télescope GMT pointera également son œil scrutateur vers les planètes du système solaire. La promesse d’images à couper le souffle.