Les fonds et les Sicav constituent un mode de placement intéressant, selon Claude Hellers (Fidelity Investments Luxembourg).
Investir dans les fonds demeure une alternative très attrayante par rapport à un investissement "en direct". C"est, du moins, l'avis de Claude Hellers, head of sales Benelux chez Fidelity Investments Luxembourg, dont les fonds domiciliés au Luxembourg et distribués dans 17 pays, affichaient, fin juin, un encours de 52,8 milliards de dollars US, ce qui en fait une des plus importantes Sicavs de droit luxembourgeois du marché.
Monsieur Hellers, pourquoi investir dans des fonds?
"Les avantages sont nombreux. Les fonds sont soumis à la supervision de la CSSF et les promoteurs sont tenus de respecter les contraintes du prospectus. Les clients bénéficient donc d'une transparence et de la supervision d'une autorité de tutelle.
Les fonds offrent également un accès aisé à des gérants de qualité, dans le monde entier et pour toutes les classes d'actifs, à un coût relativement limité compte tenu de la performance qu'ils peuvent générer. Les gérants sont des spécialistes qui passent 100% de leur temps à analyser et suivre des valeurs dans le respect des règles de cet art qu'est la gestion.
Le client bénéficie réellement d'un portefeuille bien diversifié d'un point de vue des secteurs et des valeurs, limitant ainsi le risque spécifique d'une action - ou émetteur - et d'un secteur.
Comment se profile l'offre par rapport à la demande?
"Grâce aux médias spécialisés et à l'Internet, les investisseurs sont de mieux en mieux informés, de sorte que les banques changent un peu d'approche. Aujourd'hui la plupart ne se contentent plus de proposer les seuls produits "maison'", mais également ceux d'autres promoteurs. Le client souhaite de plus en plus avoir un "best of" des produits existants.
Les attentes des investisseurs ont-elles changé?
L'explosion de la bulle financière de la fin des années 2000 a fait prendre conscience aux investisseurs du risque associé aux marches financiers. D"autre part, compte tenu de l'incertitude sur l'évolution démographique et le niveau des pensions, de plus en plus de gens se rendent compte qu'il est temps de se constituer une épargne supplémentaire. Dans ce cadre, les fonds constituent un outil formidable pour faire fructifier ses économies.
Cela a entraîné une plus grande vigilance envers les gérants qui, de plus en plus, doivent réellement créer de la valeur pour le client.
S"agit-il d'un phénomène de mode?
"Il y a toujours des produits de mode dans le monde financier. Mais concernant les fonds, il s"agit réellement d'une évolution des mentalités. Aujourd'hui, les gens recherchent avant tout une certaine excellence, or leur banquier n'est pas toujours à même de répondre optimalement à leur demande.
Quels sont les produits les plus porteurs en ce moment?
"Les marchés émergents font désormais de plus en plus partie intégrante de tout portefeuille. Les performances récentes de ces zones qui tirent aujourd'hui la croissance mondiale attirent les investisseurs. On note ainsi l'attrait grandissant pour les fonds des pays de l'Est, l'Amérique Latine, l'Asie de sud-est, l'Inde....Mais les fonds obligataires demeurent les plus demandés.
L'avenir s"annonce donc porteur pour les fonds?
"Absolument, et on peut s"attendre à la poursuite de la consolidation dans l'industrie des fonds. D"une part, nous aurons les promoteurs qui se spécialiseront dans la gestion et d'autre part des distributeurs qui conserveront la maîtrise sur les clients".