Mark Rigolle (Allinbox): « Nous nourrissons l’ambition de créer une plate-forme indépendante paneuropéenne.»  (Photo : Frédéric Humblet)

Mark Rigolle (Allinbox): « Nous nourrissons l’ambition de créer une plate-forme indépendante paneuropéenne.»  (Photo : Frédéric Humblet)

Le Grand-Duché compte un nouvel acteur dans le monde des médias. La société Allinbox entend être un intermédiaire entre les opérateurs pro­posant des services d’IPTV – programmes télé distribués via des réseaux à large bande – et les détenteurs ou fournisseurs de contenus télévisés.

« Nous nourrissons l’ambition de créer une plate-forme indépendante paneuropéenne, explique Mark Rigolle, ancien responsable chez Belgacom et ex-CFO de SES, nouveau CEO d’Allinbox. Elle sera mutualisée et hébergera des contenus dont pourront profiter les opérateurs. »

Car pour se faire une place sur un marché très concurrentiel, les acteurs de l’IPTV doivent proposer une offre ad hoc, comprenant des chaînes thématiques et un bon catalogue de vidéos à la demande (VOD). Demain, le gaming ou d’autres services apporteront une plus grande interactivité.
« On dénombre quelque 70 opérateurs télé, rien que pour le Luxembourg. Leur taille, comme celle du marché, ne leur permet pas d’investir dans une structure à même d’héberger et de distribuer ces contenus. Avec une plate-forme mutualisée, ils pourront accéder à des contenus et services performants », poursuit M. Rigolle. Allinbox se pose donc en premier acteur européen indépendant du genre.

Plaque tournante

Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement luxembourgeois voit le pays en plaque tournante pour la distribution de flux IT en Europe. La Commission européenne veut, elle, permettre une meilleure circulation des contenus. « Il faut savoir que, aujourd’hui, 5 à 7 % des Européens ne vivent pas dans leur pays d’origine. Grâce à cette plate-forme, un Anglais qui vit en Italie pourrait avoir la possibilité d’accéder à un contenu de son pays », explique Mark Rigolle. De quoi réjouir, par exemple, des amateurs de football loin de leur équipe favorite…

Il faut d’abord inventorier les contenus existants et, surtout, identifier les détenteurs de leurs droits, afin de pouvoir réaliser un clearing en la matière. « Tout le monde pourrait y gagner. Le consommateur final en accédant au programme qu’il souhaite ; le détenteur des droits en distillant ses contenus avec plus de facilités, de manière transparente et vers un nombre plus important de téléspectateurs ; et les opérateurs, en proposant une gamme plus complète à leurs utilisateurs. » Allinbox, elle, y trouverait son compte en ponctionnant un pourcentage lié à la distribution des contenus et au clearing des droits.

Derrière ce projet, on retrouve des spécialistes du secteur et de l’entrepreneuriat : Jean-Claude Bintz et Jérôme Grandidier (Telecom Luxembourg) détiennent chacun 33 % du capital, Norbert Becker (Atoz) et Mark Rigolle 16 % chacun et Steve Glangé, nommé project manager de Allinbox (2 %). Une levée de fonds de 25 millions d’euros est en cours et les fondateurs de la société espèrent pouvoir tester leur produit au deuxième semestre 2012.