Matthias Wietbrock (Northstar), Arsène Jacoby (Ducroire) et Pim van Bellekom ont paraphé l'accord vendredi. (Photo: EIB Photolibrary)

Matthias Wietbrock (Northstar), Arsène Jacoby (Ducroire) et Pim van Bellekom ont paraphé l'accord vendredi. (Photo: EIB Photolibrary)

C’est un accord d’un genre nouveau que la Banque européenne d’investissement (BEI) a signé ce vendredi matin avec la société luxembourgeoise Northstar Europe et l’Office du Ducroire du Luxembourg (ODL). Il vise avant tout à faciliter les exportations des PME de l’Union hors de la zone des «28» grâce à une ligne de crédit ouverte par la BEI à destination de Northstar.

Northstar Europe Luxembourg a été créée en 2009 grâce à un partenariat entre la société canadienne Northstar Trade Finance, actionnaire majoritaire (66%), l’ODL (17%) et la SNCI (17%). Son but est d’aider les PME européennes à l’exportation en finançant des prêts pour des sociétés hors de l’espace de l’UE qui aimeraient faire des affaires avec des sociétés européennes, mais ne parviennent pas à obtenir des prêts dans leur pays.

50 millions d'euros

En prêtant l’argent à leurs futurs clients – uniquement pour l’achat de machines-outils –, Northstar permet le développement du business à l’exportation de petits acteurs économiques européens.

Pour la soutenir dans sa mission, la BEI a donc ouvert une ligne de crédit de 50 millions d’euros à des taux avantageux dans laquelle elle pourra puiser pendant deux ans – avec possibilité de la voir renouvelée.

«Nous avons la volonté d’aider de plus en plus les PME et le plan Juncker va nous permettre de dégager de plus en plus de moyens», pointe Pim van Ballekom, vice-président de la BEI. «Avec ce nouvel accord, nous comblons vraiment un trou dans le système des aides aux PME.»

Nous comblons vraiment un trou dans le système des aides aux PME.

Pim van Ballekom, vice-président de la BEI

Le Groupe BEI, véritable bras financier de l’Union européenne, note d’ailleurs qu’en 2014, il a sorti pour 28,1 milliards d’euros pour le soutien aux PME à travers des aides et des garanties, soit plus d’un tiers de son budget.

«50 millions ce n’est peut-être pas énorme, mais c’est en tout cas un signe de notre volonté d’en faire toujours plus», assure Pim van Ballekom.

Le mécanisme était à l’étude depuis la présidence italienne et a été poursuivi pendant celle de la Lettonie au 1er semestre 2015. Mais si elle a pu se conclure sous présidence luxembourgeoise, c’est parce que l’exécutif grand-ducal a offert la garantie du Ducroire à la BEI.

Le Ducroire en soutien

Concrètement, chaque prêt accordé au client d’une PME européenne est garanti par l’ODL. Mais lorsque la société exportatrice est originaire d’un autre pays que le Luxembourg, les organismes d’assurance-crédit nationaux jouent alors le rôle de réassureur.

«Nos prêts iront de 500.000 à 5 millions d’euros», explique Matthias Wietbrock, directeur général de Northstar Europe. «Les sociétés auront cinq ans pour nous les rembourser et elles bénéficieront, elles aussi, des taux avantageux que nous accorde la BEI.»

Actuellement, la moyenne des prêts accordés par Northstar tourne autour du million d’euros. Outre du Luxembourg, ses clients proviennent principalement d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie et de France.