Une vingtaine de candidats commencera un cursus de 18 mois dès octobre prochain, dans les locaux de l’Enim à Metz. (Photo: Enim)

Une vingtaine de candidats commencera un cursus de 18 mois dès octobre prochain, dans les locaux de l’Enim à Metz. (Photo: Enim)

C’est une première en Europe, se félicitent ses initiateurs. Grâce à des affinités nées entre des enseignants de l’Enim (École nationale d’ingénieurs de Metz) et de l’Université d’Ottawa, le premier MBA Telfer (du nom de l’école de gestion éponyme canadienne), avec des cours dispensés en français, va être lancé sur le campus du technopôle de Metz.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 juillet et les cours démarreront en octobre. «Nous avons déjà près de 70 dossiers de candidatures à l’étude, avec une moyenne d’âge des candidats entre 35 ans et 45 ans», indique Anne-Sophie Personne, en charge de la gestion administrative du projet au sein de l’Enim.

La première promotion comptera une vingtaine d’étudiants, des cadres déjà en activité au sein de la Grande Région. Le ticket d’entrée prévoit en effet que les futurs diplômés, sélectionnés sur dossiers et entretiens, soient titulaires d’un Master (Bac +5) et justifient d’une expérience professionnelle d’au moins trois ans. Des candidats exerçant au Luxembourg seraient déjà en lice, mais les responsables restent discrets tant sur l’origine des candidats que sur le budget alloué à ce programme.

Ciblé sur les dirigeants

«Le MBA Telfer s’adresse à des professionnels en activité dans différents secteurs économiques, précise Mme Personne. Le projet est soutenu par les collectivités locales, les conseils régional et général, Metz Métropole ainsi la Chambre de commerce et d’industrie de la Moselle. Son ambition est de hisser le niveau de compétences au sein des entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, pour promouvoir l’essor économique au sein de toute la Grande Région. L’un des ses points forts sera justement la diversité culturelle et l’hétérogénéité des candidats, qui bénéficieront de partages d’expériences. La moitié des enseignements porte sur des cas pratiques, soumis par des entreprises régionales, avec de petits groupes de travail.»

Le diplôme bénéficiera du label Telfer, une école nord-américaine qui se targue de figurer parmi les 50 centres internationaux de formation et de recherche en gestion détenant un triple agrément (AACSB, AMBA et EQUIS). Le rythme de la formation vise à s’adapter le mieux possible aux professionnels, avec une «formule accélérée» sur cinq jours consécutifs – du samedi au mercredi – une fois par mois, sur 18 mois. Il faut compter environ 30.000 euros pour financer l’intégralité de la formation.

Le français: un choix stratégique

Le choix de dispenser les cours en langue française relève, pour ses initiateurs, d’une vision stratégique: «ce MBA s’adresse à des cadres en responsabilités et qui veulent aller directement au cœur des enseignements, sans perdre de temps à décrypter des termes techniques en anglais», explique Mme Personne.

Un choix axé sur un maximum d’aisance et d’efficacité pour les professionnels de la Grande Région, qui ne devraient pas pénaliser pour autant ceux qui seraient tentés par une expérience à l’international: «L’école Telfer d’Ottawa propose d’ores et déjà deux cursus, l’un en français, l’autre en anglais, qui aboutissent à l’obtention de ce MBA. Celui qui sera délivré à Metz ne portera pas de mention ‘en français’! Les candidats auront d’ailleurs l’occasion de pratiquer la langue anglaise, puisqu’un séjour de deux semaines à Ottawa fait partie intégrante du programme.»

Les candidats auront alors l’occasion d’acquérir une vision globale du management «à l’américaine», par le biais de cours au sein de l’École Telfer, des visites d’entreprises et la découverte du tissu entrepreneurial nord-américain.