Michel Liès accèdera en février aux plus hautes responsabilités du groupe pour lequel il travaille depuis 33 ans. (Photo : Swiss Re)

Michel Liès accèdera en février aux plus hautes responsabilités du groupe pour lequel il travaille depuis 33 ans. (Photo : Swiss Re)

Un Luxembourgeois, Michel Liès, vient d’être nommé ce jeudi à la tête de Swiss Re, deuxième réassureur mondial en volume de primes. Le groupe suisse se rapproche par là même - au moins symboliquement - encore plus du Grand-Duché. Il y avait installé en 2008 son quartier général pour l'Europe. Une vingtaine d'employés y travaillent.

Walter Kielholz, président du conseil d’administration du groupe suisse, a salué la nomination du remplaçant de Stefan Lippe, qui avait quitté le navire à la surprise générale en décembre de l’année dernière : « Nous allons baser notre ambition de devenir leader mondial de l’industrie de la réassurance professionnelle sur l’expérience concluante de Michel Liès sur le marché international de la réassurance » ; et le président du board d’insister sur la continuité stratégique et opérationnelle.

L’outsider nommé

Car le Luxembourgeois, qui prendra la tête du groupe suisse le 1er février, a occupé plusieurs postes en 33 ans de carrière chez le réassureur. Depuis janvier 2011, il était président des Global partnerships, métier qui consiste à maintenir des relations de long terme avec les pouvoirs publics et les organisations en tous genres. Il occupait auparavant les fonctions de directeur des Client markets et membre du comité exécutif (2005-2011), directeur du département Europe (2000-2005) et directeur du département Amérique latine (1998-2000).

L’intéressé se dit « extrêmement excité » par ce nouveau défi consistant « à poursuivre la stratégie du groupe et asseoir sa position sur le marché ». Selon le Financial Times, le favori pour le poste, Christian Mumenthaler, 42 ans, s’est vu souffler la place par le Luxembourgeois de 57 ans dans la dernière ligne droite. Les administrateurs ont pris le parti de l’expérience. Le quotidien britannique y voit une petite surprise, car, en janvier 2011, Michel Liès avait été privé de ses fonctions de membres du comité exécutif et limité à un rôle d’ambassadeur du groupe.

Une fonction aliénée

En fait les analystes auxquels le Financial Times fait référence notent que la fonction de CEO du groupe perd de sa superbe alors que les directeurs opérationnels des principales activités de la société prennent de plus en plus d’importance. Les rumeurs veulent que Stefan Lippe ait quitté ses fonctions pour cette raison. Michel Liès a avoué être au courant de cette aliénation de la fonction : « Je ne prétends pas devenir un super-opérateur des business units. Nous voulons simplement avoir un superviseur du développement stratégique au niveau du groupe [à Zürich]. »

Le Luxembourg est par ailleurs une place importante du marché de la réassurance. Il se situe au sixième rang mondial en termes de primes nettes de réassurance, juste derrière la Suisse (8,7 milliards de dollars). En tête du classement figurent l’Allemagne (46 milliards de dollars), les États-Unis (31,4 milliards), les Bermudes (12) et le Royaume-Uni (11,4). Viennent ensuite la France (5,9 milliards) et l’Irlande (5,4 milliards).