Dennis Kirps joue le jeu du crowdfunding à fond.  (Photo: DR)

Dennis Kirps joue le jeu du crowdfunding à fond.  (Photo: DR)

Dennis Kirps est un auteur bien connu au Luxembourg. À l’imagination protéiforme, l’homme s’est, depuis quelques années, aussi lancé dans la création de jeux. Il est d’ailleurs un des animateurs de la Spillfabrik qui, à Lintgen, (re)met le jeu de société à l’honneur, pour les 8 à 88 ans. Et voici que Canopy Walk, son quatrième bébé ludique, conçu avec son camarade de jeux Gérard Pierson, crée aussi le buzz, en se lançant depuis quelques jours sur Kickstarter.

Kickstarter est une plateforme d’origine américaine créée en 2009, et qui s’est imposée comme un des pionniers du financement participatif (crowdfunding). Les internautes deviennent des investisseurs – des «backers» –, pour soutenir des projets et aider à les monter, à coups de petites sommes cumulées, sur une période définie.

Vitrine internationale

«Je crois beaucoup dans les réseaux sociaux au sens large. Les jeux de société s’en rapprochent beaucoup, par certains aspects», commente le Luxembourgeois, qui s’est lancé dans la quête du crowdfunding avec enthousiasme. «Kickstarter s’est imposé par l’expérience qu’a cette plateforme. C’est un crowdfunding de qualité, qui ouvre des perspectives internationales et offre donc une large visibilité.»

Déjà, Canopy Walk bénéficie d’une soixantaine de «backers», a dépassé les 1.000 euros de «promesses de soutien» et, note avec satisfaction Dennis Kirps, «suscite de l’intérêt en provenance de Chine, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Espagne ou d’Italie».

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Le jeu, qui est co-présenté sur la plateforme par un producteur allemand, TF Verlag, a de bonnes chances d’exister en série. «On veut produire de la qualité. C’est un jeu de tuiles, pour deux joueurs, qui implique une compétition, mais aussi une forme de coopération, d'émulation entre les participants.» Et, pour le design, ses auteurs ne veulent pas d'une présentation light.

Une masse critique pour un produit exclusif

«Nous souhaitons des pièces en bois. Ce mode de financement permet au manufacturier comme au créateur du jeu de bénéficier d’un vrai soutien, qui garantit de produire un millier d’exemplaires. Cela donne une masse critique, mais cela reste un jeu artisanal, un jeu exclusif, en dehors des grands circuits de distribution, qu’une boutique spécialisée par exemple pourra proposer à ses clients à un prix avantageux, parce qu’elle aura contribué à le faire naître. Tout le monde y gagne. C’est un vrai win-win», s'enthousiasme l'auteur.

Le projet est donc en bonne voie d’éclosion. «Kickstarter ne collecte pas les mises en temps réel», précise le ludique créateur. «Le ramassage ne s’opère qu’une fois le projet ficelé. Jusque là, cela reste une promesse. Et d’ailleurs les investisseurs peuvent changer d’avis. Le système est transparent, tout le monde voit la somme évoluer en ligne.» Et tout le monde prend un risque très mesuré, chacun assurant l'autre. Un jeu de collaboration, en quelque sorte...

Au-delà du 10 août, deadline fixée pour la fin du projet sur la plateforme, la somme récoltée permettra la production réelle, peut-être à plus grande échelle, et la mise en circulation, dans les cercles associatifs, les foires et salons spécialisés, dont Dennis Kirps est coutumier, puis chez les détaillants. L'aventure pourra, alors, vraiment commencer...