Pascal Denis (Accenture) (Photo: Julien Becker)

Pascal Denis (Accenture) (Photo: Julien Becker)

En 1993, Pascal Denis intègre Accenture (alors Andersen Consulting). D’abord jeune consultant, il s’aguerrit aux métiers de conseil et d’informatique bancaire, avant de devenir responsable de projet (manager) en 1998. En janvier 2010, il atteint la plus haute marche, prenant la fonction de responsable Accenture Luxembourg, tout en occupant la position de responsable du pôle financier au Luxembourg et en Belgique. «Ma prise de fonction a, de ce fait, coïncidé avec notre phase de redémarrage, après-crise», constate Pascal Denis.

Avant cela, et pour limiter les effets de la crise sur le développement de la société, diverses mesures ont été prises, dont le gel des embauches, la mise en place de formations continues, la mutation de volontaires à l’étranger, le non-remplacement des départs volontaires, etc. «Toutes ces mesures ont été mises en place de manière souple, flexible et adaptative», précise Pascal Denis.

De ce fait, dès l’instant où le redémarrage s’est fait ressentir au niveau de l’investissement des clients, Accenture s’est de suite remis en «mode croissance». Pour ce faire, le cabinet de conseil a diversifié ses activités vers d’autres secteurs (assurances, institutions, santé, industrie, etc.) et de nouveaux thèmes (risk management, datawarehouse, business intelligence, etc.).

En parallèle, Accenture a modifié ses modèles opérationnels pour les rendre plus globaux et donc adaptables au Luxembourg comme ailleurs. «Nous ne devons plus réfléchir à des projets comme nous le faisions avant la crise. Aujourd’hui, chaque projet doit intégrer une discipline accrue, tant en termes de maîtrise des budgets que des coûts, du timing et des résultats», développe Pascal Denis.

La crise derrière nous, les entreprises doivent tout de même s’adapter à un univers en changement permanent, «et en ayantconscience de la nécessité d’une prise de risque partagée, tout comme de l’intégration d’une vision plus stratégique de l’outsourcing entre autres», rajoute le country managing director d’Accenture.

S’inscrire dans le changement

«Finalement, la crise n’est qu’un épiphénomène dans ce changement de fond que connaît notre économie. Chaque crise n’a d’ailleurs été qu’un accélérateur de ce changement», avance-t-il, tout en considérant que la dernière en date est «déjà loin» pour Accenture, qui s’attache, de ce fait, à aider ses clients à s’inscrire le plus rapidement possible dans cette évolution constante. Car, pour Pascal Denis, le manque de prise de risque et le conservatisme de certaines sociétés sont des freins indéniables qui les empêchent de s’adapter durablement dans ce changement.

Aussi, si le groupe Accenture a su se développer dans un marché en perpétuelle mutation, M. Denis estime qu’il le doit avant tout à ses trois CIO historiques: Joe Forehand (2000 à 2004), qui a porté Accenture sur les fonts baptismaux, Bill Green (2004 à 2010), qui a permis au groupe de passer à 210.000 personnes et mis en place un modèle global et, enfin, Pierre Nanterme (qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2011) «car il vient de notre branche, provient d’un petit bureau (celui de Lyon)… et c’est le premier CIO non américain».