On connaissait l’intérêt de la Place pour Dubaï et la finance islamique. Ses représentants étaient en mission dans l’émirat la semaine dernière avec le ministre des Finances Luc Frieden et le grand-duc héritier Guillaume, pour vanter les mérites du Luxembourg. Dubaï International Financial Center (DIFC) et Luxembourg For Finance (LFF) ont signé un Memorandum of Understanding (MoU) pour renforcer la coopération entre les deux places.
Outre ces accords de principe, le Luxembourg et son industrie des fonds tissent des liens de plus en plus étroits avec l’émirat. Au point que l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement) a mis sur pied un groupe de travail à Dubaï même. «Nous avons constitué ce groupe en septembre avec une vingtaine de sociétés toutes à la fois établies au Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis) et membres de l’Alfi au Luxembourg (banques, sociétés de distribution de fonds d’investissement, cabinets d’avocats, cabinets d’audit...)», explique Valérie Mantot, sa présidente.
Promotion des fonds... et plus encore
Avocate chez Loyens & Loeff, spécialisée en droit des sociétés et en fonds d’investissement, Valérie Mantot a exercé auparavant ses fonctions au Grand-Duché pour Loyens & Loeff, puis à l’Alfi dans le cadre d’un contrat de mise à disposition par son cabinet. «Nous avons aujourd’hui ouvert notre groupe à des sociétés qui ne sont pas établies au Luxembourg, mais qui travaillent sur les fonds luxembourgeois», poursuit-elle.
L’objectif premier consiste à faire la promotion des fonds luxembourgeois dans la région, mais la mission a vocation à s’étendre. «Le groupe peut très bien servir la promotion de toute la place financière, du private banking, chercher à attirer de nouveaux opérateurs au Grand-Duché», explique Charles Muller, deputy director general de l’Alfi.
Ce groupe de travail coordonne ses efforts avec la commission Alfi sur les fonds d’investissement islamiques. Celle-ci est dirigée par Germain Birgen, administrateur délégué de HSBC Securities Services Luxembourg. «Nous voulons nous inspirer de ce modèle. Car nous voyageons énormément, mais cela n’a pas la même efficacité que si nous sommes représentés directement sur place», poursuit Charles Muller. Ces groupes de travail délocalisés pourraient être le pendant financier des bureaux de représentation du Board of Economic Development (BED), rattachés au ministère de l’Economie et plus spécialisés sur l’économie et l’industrie.