Les lignes de production de Retal, à Foetz, tournent en permanence. (Photo: DR)

Les lignes de production de Retal, à Foetz, tournent en permanence. (Photo: DR)

C’est un nouveau géant pour le moins discret qui s’est installé au Luxembourg en mai dernier. Retal se retrouve pourtant dans de nombreux foyers par l’intermédiaire de ses productions, des contenants destinés à de grandes marques telles que Coca-Cola ou le groupe Nestlé.

La spécialité du groupe fondé en 1994 réside en effet dans la production de bouchons en plastique, des préformes qui donneront naissance à des bouteilles et autres films. Des premières préformes produites en Ukraine en 1997 à l’ouverture de trois lignes de préformes et deux de fabrications de bouchons à Foetz en 2016, Retal a grandi au gré de plusieurs acquisitions, d’abord en Europe de l’Est.

«L’an dernier, le groupe a choisi de se doter de nouvelles usines», déclare Valérie Mure, directrice générale de Retal Luxembourg. La première unité nouvelle génération a vu le jour à Chypre – où le groupe a d’ailleurs son siège social - , avant une deuxième déployée au Grand-Duché sur 4.000 mètres carrés. Une troisième est prévue l’an prochain aux États-Unis, à Pittsburgh. Au total, le groupe emploie 2.500 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 860 millions d’euros pour 2015.

Proximité avant tout

La localisation luxembourgeoise a été choisie pour disposer d’un nouvel outil de production pour les marchés du nord de l’Europe. La solution clé en main au sein de la pépinière d’entreprise Sisa de Foetz a visiblement répondu aux attentes d’un groupe qui ambitionne d’ores et déjà de nouvelles phases de développement au Grand-Duché, où 25 personnes sont employées. Les lignes de production fonctionnent en permanence, 7 jours sur 7.

«Notre collaboration avec Husky et sa présence au Luxembourg ont aussi joué en faveur de notre arrivée», indique Mme Mure qui dirige également l’implantation française du groupe.

Le producteur américain de machines industrielles est en effet un fournisseur important de Retal, qui utilise une nouvelle génération d’équipements dans le cadre de sa responsabilité sociétale. Celle-ci est complétée par l’usage pour partie de plastique recyclé dans ses productions, en fonction des normes sanitaires en vigueur.

Opportunités en boucle

Le Luxembourg a du reste été choisi pour héberger l’un des centres de recherche et développement du groupe, qui reste discret sur son actionnariat. D’après des médias ukrainiens, c’est l’homme d’affaires Anatoliy Martynov qui en serait le bénéficiaire économique.

D’acquisitions en croissance organique, Retal s’est bâti un petit empire du bouchon et de la bouteille en plastique. Gérant son stockage en direct, l’industriel a aussi choisi d’investir à l’autre bout de la chaîne. Il est le propriétaire de Neogroup, situé en Lituanie et actif dans la fabrication du polyéthylène téréphtalate, mieux connu sous l’acronyme PET - le matériau utilisé pour former les bouteilles en plastique.

Depuis 2011, Neogroup transforme les déchets industriels issus du PET pour en faire un produit destiné à la conception d’isolants en polyuréthane (PU) et en polyisocyanurate (PIR), très utilisés dans les nouvelles constructions.

C'est là l'illustration d’une certaine forme d’économie circulaire qui ferait sens dans le cadre de l’installation de Retal au Luxembourg, un pays qui veut être le laboratoire de ce mode économique plus responsable.