Après la hausse de la TVA, les Luxembourgeois ne se sont plus précipités chez leur concessionnaire. (Photo: David Laudent / archives)

Après la hausse de la TVA, les Luxembourgeois ne se sont plus précipités chez leur concessionnaire. (Photo: David Laudent / archives)

Les économies de la zone euro sont-elles sur la voie d’une reprise durable? Dans sa note de conjoncture de mai, le Statec note que le PIB de l’ensemble des États membres de la zone a progressé de 0,4% au cours du premier trimestre 2015. Un chiffre important pour l’économie luxembourgeoise, qui dépend en grande partie de la bonne santé de ses partenaires.

L’organisme luxembourgeois de statistiques note que l’environnement économique est devenu plus favorable grâce, notamment, à la faiblesse des prix de l’énergie, la dépréciation de l’euro, une politique monétaire expansive et la disparition progressive du caractère restrictif des politiques budgétaires.

Le moteur français

Avec une hausse du PIB de 0,6%, la France s’affiche étonnamment comme le principal moteur de la croissance en zone euro. Elle fait mieux que l’Allemagne, qui affiche seulement une hausse de 0,3%. La note de conjoncture du Statec pointe que la transition qui s’opère en Allemagne au profit de la demande intérieure est une bonne chose pour ses partenaires européens. À l’exception de la Grèce (-0,2%), les pays méditerranéens reviennent, eux aussi, en meilleure forme.

L’enquête montre aussi une hausse de 5% des investissements prévus dans l’industrie en zone euro, ce qui permet encore d’afficher un certain optimisme. Par contre, l’industrie grand-ducale ne suivrait pas la tendance. Les investissements envisagés sont en recul de 2%. Un chiffre peut-être à relativiser, tempère le Statec. Il rappelle que, pour l’année 2014, l’enquête précédente avait pronostiqué une hausse de 5% et, qu’en bout de course, elle a atteint 20%. Mais la capacité de production reste excédentaire dans le pays, elle ne serait en fait utilisée qu’aux deux-tiers. Ce qui n’est évidemment pas favorable aux investissements.

Même tendance pour l’indicateur économique que représentent les ventes de voitures. Alors qu’elles sont orientées à la hausse dans la zone euro (+4% sur un trimestre, +10% sur un an), au Luxembourg elles marquent le pas (-3% par rapport au début de l’année 2014) en raison de la hausse de la TVA.

L’inflation reste faible

Le secteur bancaire de la Place affiche en revanche des résultats trimestriels satisfaisants. Au cours des trois premiers mois de l’année, le résultat avant provisions des établissements de crédit de la Place a progressé de 13% sur un an. Le Statec explique ces bons chiffres par le redressement de la marge d’intérêt, «qui a significativement rebondi au début de 2015» et par un niveau de commissions qui reste relativement élevé.

Enfin, l’inflation, qui demeure un sujet d’inquiétude, est toujours faible au début du printemps au Luxembourg (+0,3% sur un an en avril 2015), bien que supérieure au taux de la zone euro. Elle y est restée inchangée en avril, après quatre mois sous la ligne de flottaison. Le Statec note encore que les pressions à la hausse sur l’indice des prix restent faibles. C’est particulièrement le cas pour les prix administrés (services médicaux, hospitaliers, crèches, maisons de retraite, etc.) qui contribuent à moins de 0,1 point de pourcent à l’inflation générale en début d’année.