Le précoce est considéré comme important pour l'intégration des enfants dans la société, notamment pour l'apprentissage du luxembourgeois. (Photo: Marion Dessard)

Le précoce est considéré comme important pour l'intégration des enfants dans la société, notamment pour l'apprentissage du luxembourgeois. (Photo: Marion Dessard)

Que ce soit du point de vue des enseignants, des éducateurs ou des parents, le précoce fait partie intégrante du phénomène d’intégration des plus jeunes à la société. Et ce, via notamment une confrontation directe avec la langue luxembourgeoise. Telles sont les grandes lignes des conclusions de l’étude réalisée par l’Uni et présentée mercredi par Claude Meisch (DP), ministre de l’Éducation nationale. Mais comme toute situation qui recueille le satisfecit général, toute une gamme de nuances existe.

Selon les données de l’étude, 63,5% de l’ensemble des enfants âgés de trois ans ont fréquenté l’école précoce lors de l’année scolaire 2013-2014. Soit 4.286 enfants présents majoritairement (51%) pendant les 26 heures hebdomadaires proposées. Une fréquentation relativement stable par rapport aux années précédentes. En revanche, aucune donnée n’est disponible concernant les enfants qui ne fréquentent pas l’école précoce (36,5%), cette dernière étant purement facultative.

38% des enfants inscrits parlent luxembourgeois à la maison

Les enfants non scolarisés peuvent être gardés chez leurs grands-parents, au sein de maisons relais ou d’institutions privées et donc potentiellement moins mis en contact directement avec les différents aspects de la société. L’Uni met ainsi en avant les bienfaits du précoce en matière d’apprentissage de l’autonomie, de socialisation ou d’adaptation au rythme scolaire.

Avec une moyenne de 20 enfants par classe, le précoce est composé majoritairement d’enfants possédant la nationalité luxembourgeoise (56%), les enfants de nationalité portugaise représentant 21% des effectifs et les Français 6%. Mais selon l’étude de l’Uni, nationalité n’est pas synonyme de maîtrise de la langue, puisque seuls 38% des enfants inscrits ont comme première langue le luxembourgeois à la maison. Ils sont 26% à être lusophone et 15% à parler français avec leurs parents.

Amélioration des relations entre précoce et maison relais

Dans ce contexte, le précoce est vu comme une étape importante vers la connaissance du luxembourgeois, «dont l’apprentissage n’est pas remis en cause» par le ministère de l’Éducation au vu de son importance pour l’intégration. Mais face au «nombre croissant d’enfants ne maîtrisant pas leur langue maternelle», Claude Meisch plaide pour que personnel enseignant et éducatif, mais aussi parents, jouent leur rôle pour la promotion «du développement langagier en allemand et en français», tout en assurant «cohérence et continuité avec le projet d’éducation plurilingue» voulu par le ministre.

Autre projet d’amélioration envisagé, la meilleure relation entre les différentes structures d’accueil pour les jeunes enfants. Constatant que les parents qui travaillent tous les deux ont plus tendance à ne pas scolariser leur enfant dans le précoce en raison notamment de l’absence d’interaction avec les maisons relais, une meilleure coordination entre ces structures est envisagée.