David Cameron est attendu de pied ferme par ses futurs ex-partenaires européens qu'il retrouve mardi à Bruxelles. (Photo: Conseil européen)

David Cameron est attendu de pied ferme par ses futurs ex-partenaires européens qu'il retrouve mardi à Bruxelles. (Photo: Conseil européen)

Nombreux sont les observateurs et acteurs des marchés qui ont prédit une période d’incertitude au lendemain du souhait exprimé par 51,9% des Britanniques de voir leur pays quitter l’Union européenne.

Le Royaume restera-t-il uni alors que l’Écosse et l’Irlande du Nord verraient bien leur destin se poursuivre avec l’UE? Les promesses de campagnes des leaders du «leave» pourront-elles être tenues, alors que certains – dont Nigel Farage – ont déjà tourné casaque? Et, surtout, quand le Royaume-Uni, via son Premier ministre, fera-t-il sa demande officielle de sortie en invoquant l’article 50 du Traité européen qui prévoit cette procédure?

Un tournant décisif dans l’histoire de l’Europe.

Les ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs de l’UE.

C’est autour de cette dernière question, et surtout de la volonté de préserver l’esprit européen que les ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas, Italie et Luxembourg) de l’Union se sont retrouvés samedi à Berlin, sur initiative du ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier.

Admettant que le référendum britannique représente «un tournant décisif», les six ministres se sont aussi accordés à reconnaître le mécontentement d’une partie de la population européenne vis-à-vis des réponses qu’apportent les dirigeants de l’UE aux défis actuels.

«Ne pas jouer au chat et à la souris»

Quant aux modalités de sortie, ils ont ajouté que «les dispositions du traité de Lisbonne (article 50 TUE) prévoient les modalités d’un départ dans l’ordre». Reste à attendre le signal de Londres.

«J’espère que nous ne jouerons pas au chat et à la souris» a déclaré Jean Asselborn pour le Luxembourg.  Et le ministre des Affaires étrangères d’ajouter qu’ «il faut maintenant que le mécanisme de l’article 50 soit rapidement mis en œuvre, afin d’éviter une période d’incertitude et de garantir une séparation qui soit juste pour l’UE et pour le Royaume-Uni».

La missive de Cameron attendue

Les dirigeants européens sont donc en premier lieu attendus pour gérer cette période d’incertitude et apporter un signal politique fort d’accord autour des modalités de sortie. «Ce n’est pas un divorce à l’amiable», avait indiqué, vendredi, le président de la Commission européenne interviewé par la télévision allemande ARD. 

Du côté de l’Allemagne et d’Angela Merkel, la tendance est plutôt à la temporisation de la sortie du Royaume-Uni, alors que le président français François Hollande souhaite une solution rapide.

Vendredi, Xavier Bettel appelait l’Europe à réagir rapidement: «Il faut se concerter et ne pas renforcer les nationalismes», «avant la contagion, il est important de se concerter, de définir où veut aller l’Europe».

Jean-Claude Juncker ne l'a en rien contredit quelques heures plus tard, enjoignant le Premier ministre britannique David Cameron à faire parvenir sa missive à Bruxelles au plus vite. Ses futurs 27 ex-collègues pourront lui exprimer ce souhait demain et mercredi à Bruxelles lors d’un Sommet européen. 

L’appartenance du Royaume-Uni à l’UE est le principal point à l’ordre du jour

«Nous sommes prêts à affronter ce scénario négatif. Il n'y aura pas de vide juridique», a déclaré vendredi le président du Conseil européen Donald Tusk, après les résultats officiels du référendum. 

Ce dernier sera reçu à Berlin ce lundi par Angela Merkel, qui rencontrera dans la foulée le président français et le Premier ministre italien.