Frédéric Feyten: «Les facilités que l’on impose ne marchent pas. Il faut consulter au préalable.»  (Photo: Andrés Lejona)

Frédéric Feyten: «Les facilités que l’on impose ne marchent pas. Il faut consulter au préalable.»  (Photo: Andrés Lejona)

Il a déménagé hors du centre et aménagé de nouveaux locaux. Le cabinet Oostvogels Pfister Feyten a soigné son image et son personnel, entre ergonomie et bien-être.

Aménager son lieu de travail n’a rien d’anodin. Cela peut même s’avérer un élément de stratégie à plusieurs entrées, pour l’ergonomie élémentaire, pour le bien-être du personnel, voire pour l’image que l’on donne de l’entreprise.

C’est clairement dans cette triple optique qu’a choisi de fonctionner le cabinet d’avocats Oostvogels Pfister Feyten, installé route d’Arlon depuis deux ans. «On a intégré un bâtiment et on a tout changé à l’intérieur», confirme Frédéric Feyten, un des associés.

Le premier objectif était de rendre les plateaux adéquats pour le métier. «Il fallait des bureaux individuels, pour la confidentialité. Mais nous tenions aussi à une certaine convivialité, à des espaces de rencontre et à une unité, tout en transparence, qui ne soit pas un open space pour autant.» Une entreprise, munie du cahier de charges, s’est occupée de tout. «Et on lui a laissé libre cours pour l’esthétique, avec juste quelques guidelines pour notre image que l’on souhaitait résolument moderne et un peu décalée par rapport à l’idée que l’on se fait généralement d’un bureau d’avocats.»

Le résultat a déjà pu marquer les esprits. L’extérieur est un point de repère: les boules translucides sur la façade, aux couleurs variables, ne se ratent pas, même quand on cherche un bâtiment quelque part à la trompeuse intersection entre Luxembourg et Strassen… «Nous utilisons cette image pour certains visuels, en photo ou en version stylisée.»

A l’intérieur, un grand cheval-lampadaire accueil­le le visiteur dans le hall, objet insolite et majestueux dans un décor moderne dont il casse le dogme apparent. Aux étages, l’espace se décline: bureaux individuels, beaux volumes pour deux ou trois juniors, bibliothèques, salles de réunion, de séminaire, salle VIP pour recevoir les clients d’affaires, coins café répartis comme autant de lieux de rencontres détendues… La dominante est aux grandes cloisons de verre, avec des portes pleines, compromis entre transparence et isolement nécessaire. Les photos du personnel sont en bonne place. Comme la toute récente récompense reçue à l’occasion du «Best Workplace 2011».

Un investissement avec retour gagnant

«En fait, nous essayons de mettre en œuvre les facilités nécessaires, de rendre la vie la plus agréable et la plus pratique possible à nos collaborateurs», souligne Frédéric Fraikin, responsable RH et infrastructures. Tout a été pensé dans ce sens, au moment d’emménager hors du centre-ville. D’où, notamment, le souci de proposer suffisamment de places de parking, ainsi qu’un restaurant d’entreprise, «pas une cantine, mais un vrai service à table, avec menu trois services… Nous avons fait ce choix, pour rencontrer à la fois le bon accueil de nos clients et visiteurs et les besoins de notre personnel.»
La réflexion, alimentée en continu, s’appuie clairement sur une stratégie d’image qui implique les RH aussi. «Nous avons 65 collaborateurs. Et après le creux de la crise, nous redémarrons un cycle d’embauches», note M. Fraikin. Le lien apparaît de manière évidente désormais. «Les choses ont changé et pas seulement dans les exigences du métier, poursuit M. Feyten. La fidélisation du personnel et le fait d’être attractif pour de futurs collaborateurs, c’est primordial. Or le bien-être au travail est devenu un facteur important, qui peut même être déterminant.»

Ainsi, la politique RH prévoit-elle la prise de température auprès des troupes, pour identifier les besoins et soumettre les suggestions de nouveautés. Sur cette base, le cabinet envisage la création d’une salle de sports, ainsi que la mise à disposition de massages anti-stress au bureau. «Le personnel se sent consulté et collabore au projet, constate M. Feyten. Nous avions déjà, au moment de quitter nos deux sites dans le centre pour nous regrouper en périphérie, sondé les aspirations et les besoins. Les facilités imposées ne marchent pas…»

Encore faut-il trouver le bon ratio dans l’investissement. «Nos coûts de hosting sont probablement plus élevés que ceux d’autres cabinets, admet M. Feyten. Mais il y a un retour sur investissement. Le bien-être que l’on apporte, c’est du win-win. On demande beaucoup aux collaborateurs, on peut leur procurer confort et réconfort.» Et le rendement positif s’en ressent… «Nos actifs, ce sont les gens», conclut M. Feyten.