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Laurent Kratz, co-fondateur de Jamendo.(Photo:Véronique Kolber) 

Jamendo a quitté sa couveuse d’Esch-sur-Alzette pour s’installer avec ses 25 employés à Luxembourg, près de la Gare. Avec presque 10.000 albums publiés en ligne et deux millions de visiteurs uniques, la société entre maintenant dans une phase de marketing mondial.

M. Kratz, ce déménagement marque-t-il une étape décisive dans la vie de votre entreprise?

«Nous avions un grand besoin d’être plus près de Paris. Et finalement se déplacer à Luxembourg-Ville, c’est se mettre en grande banlieue parisienne, avec le TGV. Cela donne aussi un grand coup de fouet organisationnel.

Quelles ont été les bases du succès foudroyant de Jamendo?

«Nous avons fait beaucoup de choses en autofinancement et nous avons réussi à convaincre un certain nombre de financiers, dont Mangrove, ce qui nous a permis d’accélérer. Si l’idée de Jamendo n’est pas révolutionnaire, il est important que l’exécution se fasse vite, parce que nous fabriquons une marque sur le Net, qui est un endroit où la musique est libre. Ce qui explique la différence de braquet entre les trois premières années en autofinancement et la dernière année qui se fait maintenant avec l’aide d’un financier.

Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre plate-forme?

«Nous avons essayé de lever la dichotomie entre ‘légal et payant’ et ‘gratuit et illégal’. Nous avons opté pour la troisième possibilité, le ‘gratuit et légal’. C’est ce qui séduit.

Quelles sont vos priorités aujourd’hui?

«Nous avons deux axes prioritaires: d’abord notre produit, qui se doit d’être de mieux en mieux techniquement, surtout en termes de viralité. Le marketing est l’autre véritable challenge: même si le produit est bon, il faut le faire savoir. Sur Internet, il n’y a plus de notion d’exclusivité. L’important pour nous, c’est de fabriquer au niveau global une marque qui va rendre difficile l’entrée d’un nouvel acteur dans la musique libre».