Étienne Schneider (à droite) et Philippe Schrantz (à gauche) assurent que la réforme de la Police n'enfreint pas les libertés individuelles. (Photo : paperJam.lu)

Étienne Schneider (à droite) et Philippe Schrantz (à gauche) assurent que la réforme de la Police n'enfreint pas les libertés individuelles. (Photo : paperJam.lu)

Interrogé par les journalistes si la réforme de la police ne renforçait pas davantage le dispositif sécuritaire par rapport aux libertés individuelles, le ministre à la Sécurité intérieure, Étienne Schneider (LSAP), déclarait: «Nous sommes une coalition centre-gauche».

Selon lui, les amendements à la réforme de la police adoptés par le gouvernement ce mercredi permettraient à la police d’affronter ses défis, dont la menace terroriste, tout en garantissant le respect des libertés individuelles.

Un compromis «qui n’est pas évident», mais qui répondrait aux «considérations plus fondamentales» du Conseil d’État dans son avis du 14 juillet, qui avait amené la Haute Corporation à formuler une bonne douzaine d’oppositions formelles.

En attendant l’avis complémentaire du Conseil d’État, les travaux se poursuivront dès fin septembre en commission parlementaire.

Vous croyez vraiment que je survivrais politiquement si j’ordonnais des fouilles juste pour mon amusement?

Étienne Schneider, ministre à la Sécurité intérieure

Un des aspects de la réforme qui dérange le Conseil d’État est le cadre légal prévu pour la «police administrative», en d’autres termes la tâche des agents dans le domaine de la prévention. Une tâche d’ores et déjà effectuée, mais qui n’avait pas de cadre légal, selon le directeur de la police grand-ducale. Philippe Schrantz expliquait ce mercredi que toutes les précisions apportées par la réforme seraient «un plus» pour la Police, étant donné qu’«avant il n’y avait rien».

Étienne Schneider illustrait avec l’exemple du contrôle d’identité, qu’actuellement les agents de la police ne peuvent forcer quiconque à montrer ses papiers en cas de contrôle de routine. Désormais, en cas de «danger imminent» comme une menace terroriste, les agents pourront procéder, sur ordre du ministre, à ce genre de contrôles.

Est-ce que la menace terroriste serait plus élevée qu’il y a deux ans? «Non», répondait Étienne Schneider. Mais de poursuivre que «depuis Charlie Hebdo, elle est plus élevée partout en Europe».

Interrogé au sujet d’éventuels abus, le ministre répondait, souriant: «Vous croyez vraiment que je survivrais politiquement si j’ordonnais des fouilles juste pour mon amusement?». Il allait plus loin pour rassurer: «On ne verra pas des contrôles tous les jours ou des policiers contrôler leur voisin qu’ils n’aiment pas».