Pedro Castilho (Verbalius) (Photo : Olivier Minaire)

Pedro Castilho (Verbalius) (Photo : Olivier Minaire)

Prendre la parole en public est un exercice redouté… Il faut s’y préparer, vivre avec le stress. Et on peut s’améliorer…

Monsieur Castilho, un discours ou une prise de parole, cela se prépare… Comment ?

« Schématiquement, la préparation d’un discours comporte trois phases : la documentation, la rédaction et la répétition. Chacune de ces étapes est essentielle. En effet, la documentation permet d’étayer son propos ou de le renforcer face aux questions du public. La rédaction permet de fixer les idées, de les agencer logiquement et, par conséquent, de rendre le discours cohérent. Quant à la répétition, plus elle est longue, plus le discours semblera spontané et naturel.

Peut-on devenir un bon orateur, lorsque le talent naturel n’est « pas là » ?

« Le talent le plus important, dont le commun des mortels est doté, c’est le langage. Dans ma philosophie de la prise de parole en public, il ne doit pas être plus difficile de faire un discours devant une audience que de tenir une conversation avec une connaissance. Par conséquent, il y a bien un bon orateur qui sommeille en chacun d’entre nous.

Comment diminuer son stress au moment fatidique ?

« Aussi étonnant que cela puisse paraître, la plupart des récits d’orateurs célèbres font état de leur stress au moment de prendre la parole. Le stress n’est donc pas forcément un adversaire. C’est un compagnon inconfortable qu’il faut apprendre à dompter. Cela passe, entre autres, par une bonne préparation, par des techniques de relaxation ou le recours à un talisman.

Y a-t-il des erreurs type à éviter ?

« Oui. Celle des orateurs aguerris : avoir trop de confiance en soi, ce qui conduit souvent à un manque de préparation. Et celle des orateurs débutants : laisser transparaître son insécurité, cela dévie l’attention du public.

Les apprentis orateurs ont-ils conscience que la prise de parole en public demande un véritable temps de préparation ?

« Tous les orateurs, apprentis ou confirmés, savent qu’il faut se préparer. La difficulté réside dans le fait d’évaluer le temps que l’on y dédie. Mon expérience, c’est que pour un discours dans lequel l’orateur part d’une feuille blanche, il faut compter 10 heures de préparation pour 1 minute de discours. »