Pour Vincent Fagard (à gauche), «les résultats sont en ligne avec les objectifs». (Photo: Delphi)

Pour Vincent Fagard (à gauche), «les résultats sont en ligne avec les objectifs». (Photo: Delphi)

Monsieur Fagard, Delphi est une entreprise discrète, qui a traversé une mauvaise période, mais qui est plus que jamais là, après 40 ans d’ancrage sur le sol luxembourgeois. Quelle a été l’évolution?

«Au début, il y avait GM Terex, une usine qui concevait des engins de génie civil. Cela a duré quelques années, avant que les dirigeants de l’époque changent de cap, parce que ce créneau n’était pas viable. En 1979, le site est devenu ACG Technical Centre Luxembourg, produisant des outillages spécialisés pour les usines de General Motors à travers l’Europe. Il y a environ 25 ans, le site s’est recentré sur ce qui allait devenir son métier de base, la production de composants pour l’industrie automobile. Personnellement, je suis arrivé au début des années 90. Il y avait à l’époque quelque 300 personnes sur le site. En investissant pour développer nos métiers et en conquérant notre indépendance au fil du temps, nous avons grandi. Delphi Automotive a compté jusqu’à 800 collaborateurs à Bascharage. Nous sommes redescendus à 600 environ, mais l’activité s’est stabilisée. 2009 et 2010 ont été des années difficiles, un peu comme partout, surtout dans l’industrie automobile. Le choc de 2009 a été extraordinaire: tout s’était arrêté sur le marché. On a dû réorganiser l’effectif et passer de 680 à 600 collaborateurs. Il y a eu un peu de mouvement, mais globalement, cela s’est bien passé. Chacun y a mis du sien. Aujourd’hui, on a fêté nos 40 ans de présence, avec nos collaborateurs, présents et anciens. Et aussi avec les autorités, qui nous ont soutenus quand on traversait une période difficile et qui encouragent nos centres de compétences.

Comment définir les activités et le marché de Delphi aujourd’hui?

«Nous sommes un centre d’excellence, très orienté sur la recherche et le développement. Pratiquement 85% de nos collaborateurs sont des ingénieurs. Nous nous sommes spécialisés dans deux grandes lignes de produits. Tout ce qui est «powertrain», la conception de systèmes d’injection pour moteurs essence et diesel, des systèmes qui contribuent aussi à réduire les productions de CO2. On conçoit aussi des systèmes de climatisation et de refroidissement moteur très performants, de même que des composants électroniques divers pour des systèmes embarqués. Nous sommes, clairement, un des plus gros centres techniques du pays, derrière celui de Goodyear. Et, pour le groupe Delphi (sorti du ‘chapitre 11’ de la loi sur les faillites aux USA depuis 2009), le Luxembourg est le centre de décisions pour l’Europe, où le marché pour ce type de produits est le plus performant.

Quelles sont les perspectives, en termes de marchés et de développements futurs?

«Nous poursuivons nos investigations dans de nouvelles gammes de produits. On travaille notamment sur des composants moteurs liés aux véhicules électriques ou hybrides. Nous investissons prudemment parce qu’il n’y a pas encore de standardisation sur ce marché à peine émergent. Nous sommes bien sur le coup, tout en accentuant notre implication dans la recherche et le développement du marché automobile global. Nous conquérons sans cesse de nouveaux clients. Nous venons de décrocher un important contrat avec BMW, pour la future plate-forme commune Série 1 et Mini attendue pour 2014. On est complètement sorti de l’étiquette General Motors et du travail exclusif pour des marques comme Opel. Cela ne représente plus que 15% de notre chiffre d’affaires aujourd’hui. Delphi est un développeur de produits de pointe. Et les perspectives sont intéressantes, comme l’a démontré le bon nombre de contacts pris au récent salon de Francfort. La diversité des clients est saine, bien équilibrée et les résultats sont en ligne avec les objectifs. Notre ancrage à Bascharage est un centre technique dans un environnement propice. Et, à ce titre, c’est un investissement porteur à long terme.»