Selon le projet de plan budgétaire envoyé à la Commission européenne au mois d’octobre, le gouvernement prévoit un déficit de 0,6% du PIB de l’administration centrale en 2018. (Photo: Maison Moderne / Archives )

Selon le projet de plan budgétaire envoyé à la Commission européenne au mois d’octobre, le gouvernement prévoit un déficit de 0,6% du PIB de l’administration centrale en 2018. (Photo: Maison Moderne / Archives )

À quelques jours de Noël, le ministre des Finances est venu apporter de bonnes nouvelles aux députés. Pierre Gramegna a présenté mardi la situation financière de l’État pour les 11 premiers mois de l’année aux membres des commissions des finances et du budget et du contrôle de l’exécution budgétaire.

Et les chiffres sont bons. Les recettes (+8,8%) ont augmenté plus rapidement que les dépenses (+7,3%) par rapport à 2017. Résultat, l’administration centrale affiche un excédent de 304 millions d’euros.

Des augmentations tous azimuts

Dans les détails, ce bilan provisoire de la santé des finances publiques pour 2018 s’explique par l’augmentation de la perception de quasiment tous les impôts. Ainsi, les recettes issues des administrations des contributions directes ont été supérieures de 11,7% par rapport à 2017, notamment portées par l’impôt des collectivités (IRC) (+9,7%), qui représente une partie de l’impôt des sociétés.

Les recettes issues des salaires et des traitements ont également augmenté de 12,4%. Une hausse qui s’explique en partie par l’indexation de 2,5% du mois d’août. L’impôt sur la fortune, qui n’est prélevé que sur les sociétés les plus profitables, augmente, lui, de 29%. Ces évolutions sont toutefois à prendre avec précaution du fait de la volatilité de certaines taxes.

Un IRC qui ralentit

«L’IRC est composé en bonne partie par des arriérés, il ne reflète donc jamais vraiment l’année en cours, mais la situation de l’année précédente, voire plus loin», note Muriel Bouchet, senior economist à la Fondation Idea. «C’est pour cela qu’il a augmenté de près de 25% en 2017, en dépit de la réforme fiscale qui venait d’entrer en vigueur.»

«Les recettes de l’IRC ont encore été assez dynamiques durant la première partie de 2018, mais depuis le troisième trimestre, on observe un ralentissement important», ajoute-t-il. Les bons chiffres présentés par Pierre Gramegna ne reflètent donc qu’une partie de la situation budgétaire pour l’ensemble de l’année.

Ceci est d’autant plus vrai que l’enregistrement des dépenses continue de courir jusqu’au printemps de l’année suivante. Alors que la très grande majorité des recettes de l’État sont déjà encaissées au mois de décembre.

Un déficit prévisionnel de 300 millions d’euros

«Durant la période 2013-2016, les dépenses constatées fin décembre n’ont en moyenne représenté que 94,8% des dépenses totales imputables à l’année budgétaire, contre 99,2% pour les recettes», note Muriel Bouchet. «Or, pour information, un point de pourcentage représente dans ce contexte un peu plus de 150 millions d’euros.»

Pierre Gramegna en est conscient. C’est pour cela qu’il a précisé aux députés qu’il conviendra de «continuer à surveiller de manière rigoureuse l’exécution budgétaire». Mais d’ajouter tout de même que «les prévisions semblent indiquer que le solde de l’administration centrale sera très proche de l’équilibre, et ceci pour la première fois depuis longtemps.»

Selon le projet de plan budgétaire envoyé à la Commission européenne au mois d’octobre, le gouvernement prévoit toutefois un déficit de 0,6% du PIB de l’administration centrale en 2018. Soit environ 300 millions d’euros.