L'ascenseur permet de parcourir les 60 mètres de dénivelés en 30 secondes. (Photo: Steinmetzdemeyer)

L'ascenseur permet de parcourir les 60 mètres de dénivelés en 30 secondes. (Photo: Steinmetzdemeyer)

La topographie de Luxembourg est ainsi faite que la ville s’inscrit sur deux niveaux, la ville haute et la ville basse, le long des vallées de la Pétrusse et surtout de l’Alzette. Si divers axes routiers relient ces deux parties, seul l’ascenseur du Grund, en fonctionnement depuis plus de 20 ans, assurait jusqu’ici une liaison mécanique à destination des cyclistes et piétons.

La création d’un ascenseur reliant le Pfaffenthal et la ville haute s’inscrit dans le cadre d’une politique volontariste de la Ville de Luxembourg pour promouvoir la mobilité douce.

Désenclavement du Pfaffenthal et des quartiers des vallées adjacentes et intensification des échanges interquartiers sont d’autres bénéfices de cet ascenseur qui vient d’être inauguré. Le bureau d’architectes Steinmetzdemeyer et les bureaux d’ingénierie Inca et JS Engineering sont les concepteurs de ce projet d’envergure qui marque le paysage et fera évoluer les usages.

On dispose de plusieurs systèmes de transport permettant de franchir des dénivellations importantes telles que celle qui sépare le Pfaffenthal de la ville haute (60m). L’étude de faisabilité préalable réalisée en 2007 portait encore sur une comparaison des quatre systèmes de transport vertical en plein air les plus courants: les escalators, le funiculaire, le téléphérique et l’ascenseur. Ce dernier s’est avéré le plus adapté au lieu en raison du profil irrégulier des versants du site, du franchissement des voiries existantes et des coûts d’installation et de maintenance.

Après la montée spectaculaire de près de 80m, on emprunte une passerelle de 60m et on arrive au parc Pescatore qui connaît une restauration et un changement de circulation, avec une nouvelle piste cyclable pour atteindre le Pont Rouge.

Le projet a été adopté par le conseil communal en février 2009, et le premier coup de pelle donné en décembre de la même année. Le chantier s’est déroulé non sans mal, avec notamment une interruption due à la faillite de l’entreprise initialement en charge de la réalisation des travaux de terrassement et de stabilisation en 2011. Après une année, en fin 2012, les travaux ont finalement pu être repris par une nouvelle entreprise. Divers imprévus ont nécessité le vote d’une dépense supplémentaire en juin 2014 pour atteindre en tout un budget de 10,53 millions d’euros.

Vu l’envergure, ce projet réunissait différents types de construction et donc également différents corps de métiers. Afin de garantir le bon déroulement du chantier, la Ville a recouru à des spécialistes dans les domaines du terrassement et de la stabilisation, du béton armé et du béton vu, de la construction métallique et des techniques spéciales pour la réalisation d’un prototype de cabine d’ascenseur.

Les chiffres-clés

Charge réelle mixte: 5 cyclistes et 10 piétons

Débit horaire maximal: 150 cyclistes/305 piétons

Charge utile: 5.000kg soit 66 personnes.

Durée d’un trajet: 30 secondes

Temps maximal d’attente: 153 secondes (moins de 3 minutes)